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Doucettement entrés dans leur tournoi olympique, mercredi 24 juillet, avec un nul contre les Etats-Unis et une victoire poussive contre l’Uruguay, les septistes bleus avaient néanmoins assuré le service minimum : la qualification pour les quarts de finale. On allait avoir l’occasion, ce jeudi 25 juillet, de faire la part des choses. Leurs bafouillis de la veille s’expliquaient-il par, en vrac : l’émotion d’être les premiers Français en lice dans ces Jeux ; la pression d’un début de compétition dont ils comptent parmi les favoris ; l’intimidation devant 70 000 personnes ? Rendez-vous était donné pour s’étalonner face aux Fidjiens, certes doubles champions olympiques en titre, mais plus vraiment les terreurs du VII (même s’ils avaient planté respectivement 40 et 38 points aux Uruguayens et Américains).
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Le moins qu’on puisse dire, c’est que, dans un stade bouillantissime, Antoine Dupont, remplaçant au coup d’envoi, et ses coéquipiers n’ont pas rassuré, battus sans conteste 19-12. Sur la pelouse, ils étaient plus les chassés que les chasseurs de la rengaine de Michel Delpech diffusée avant le match. Les premières minutes, avec leur lot de passes dans les chaussettes et de plaquages fidjiens, n’étaient pas pour leur donner confiance jusqu’à un essai de Aaron Grandidier. Auquel répondait dans la minute la star des «Fidjiens volants» Jerry Tuwai, toujours bondissant malgré ses 35 ans. Les Bleus passaient la dernière minute arc-boutés sur leur ligne. 5-5 aux citrons.
Après Michel Delpech, on eut droit à Joe Dassin. Son Emilie, promue hymne non officiel du rugby français, a porté le mauvais œil aux Bleus. A force de jouer les essuie-glace en défense (un coup à droite un coup à gauche), ils prennent un essai transformé (12-5). Puis un autre. L’entrée de Dupont pour les quatre dernières minutes ne changera rien. Et l’essai que les Français marquent à la dernière seconde n’est que pour l’honneur. En attendant de rencontrer les Argentins, meilleure nation cette saison, en quart de finale à 21 h 30 ce jeudi soir. Un match qui promet d’être chaud en tribunes et sur la pelouse.
« Il y aura de la revanche dans l’air », anticipe le sélectionneur tricolore Jérôme Daret, dont l’équipe avait dominé les Pumas (19-5) début juin pour s’adjuger le tournoi final du circuit mondial à Madrid. Le match s’était terminé par une bagarre que personne n’a oubliée. « Il y a une guerre psychologique à distance entre nous, reconnaît Daret. Ils sont très filous, très malins et très coquins. On est à la maison, on va avoir envie de leur appuyer sur la tête. On va se nourrir des ondes positives qui vont pousser derrière l’équipe de France ».
Les Pumas ont été systématiquement sifflés par le public du Stade de France depuis leur entrée dans la compétition, sur fond de rivalité footballistique et de chants à caractère raciste récemment entonnés par des joueurs de football argentins à l’encontre de leurs homologues français.
« J’espère que le stade va pouvoir nous aider. Les Argentins sont des sanguins. Quand on les hue ou quand ils se sentent rejetés, ça peut aussi devenir une force chez eux », se méfie l’expérimenté Stephen Parez. « J’adore jouer contre l’Argentine, salive son coéquipier Varian Pasquet. Je ne sais pas de quoi sera fait le match, mais on va laisser la magie des Jeux olympiques opérer. Ça va être électrique.»
Actualisé le 25 juillet à 17 h 54 avec des réactions de l’entraîneur et de joueurs de l’équipe de France