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Libération
Le décryptage olympique

JO de Paris 2024 : comment on regarde… le breaking et sa notation ?

JO Paris 2024dossier
La discipline née dans le Bronx dans les années 70 fait son entrée aux Jeux pour la première fois à Paris, place de la Concorde, ce vendredi 9 août. Mais comment noter cette danse qui semble par essence subjective ?
Logan Edra et ses coéquipiers au centre d'entraînement de Team USA pour les JO, le 30 juillet, à Eaubonne (Val d'Oise). (David Goldman/AP)
publié le 9 août 2024 à 9h30

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Pour sa première (et sûrement dernière) participation aux Jeux olympiques, le breakdance veut faire tourner des têtes. Place de la Concorde, les vendredi 9 et samedi 10 août, 16 Bboys et 16 Bgirls se disputeront la victoire dans des battles en un contre un, lors de passages d’une minute. Au programme : des toprock (petits ou grands pas de préparation), freeze (figure en position statique), footwork (mouvements de pied et de main), power moves (rotation difficile), tricks (une figure avec une touche personnelle) et autres termes anglophones un peu cools qui méritent leur traduction. FranceTerme, le site en charge des enrichissements de la langue française, s’en est d’ailleurs chargé, au grand dam des puristes.

160 morceaux créés pour l’occasion

Comment noter cette danse urbaine, née dans le Bronx des années 70, qui paraît éminemment subjective ? «La fédération internationale a défini cinq critères : technique, exécution, originalité, musicalité et vocabulaire», explique Sofiane Kinzi, un des coachs de l’équipe de France. Autrefois à main levée, le vote est désormais informatisé sur des tablettes : à l’aide d’un curseur, les neuf membres du jury évaluent chaque critère, constituant chacun 20 % de la note sur 100 %. «Le battle est un dialogue. L’idée, c’est d’amener son adversaire sur son terrain et vice versa, décortique le coach. Mais le côté artistique peut ne pas parler aux juges, ça reste de la danse, c’est subjectif.» Des pénalités s’appliquent si l’athlète commence avant la fin de la performance de son camarade ou entre en contact de manière accidentelle avec ce dernier (-3 %), s’il l’intimide (-6 %) s’il est violent (-10 %) et d’autres erreurs de ce type, jusqu’à la disqualification.

Sur le parquet recouvert de lino de la Concorde, les quatre tricolores qualifiés, Sya Dembélé, Carlota Dudek, Danis Civil et Gaëtan Alin, devront donc combiner habileté, puissance et un grand sens du rythme. La musique est la substantifique moelle de la discipline, qui tient son nom du break, ce moment instrumental du morceau où ne subsistent que la rythmique et la batterie. Quelle bande-son accompagnera le flow des olympiens ? Impossible de le savoir avant le jour J. Lors de l’épreuve, deux DJ adeptes du milieu seront chargés de diffuser les 160 morceaux créés pour l’occasion. «Certaines structures musicales nous guident, d’autres ne nous parlent pas. Le but est de s’adapter», raconte Sofiane Kinzi, qui s’attend à entendre «des classiques» du funk, du rap et de la soul. Le maître du genre : James Brown, I feel good.