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Coup de chaud

JO de Paris 2024 : dans les gradins, la canicule fait de l’ombre à la fête

Du fait des fortes chaleurs, les prochains jours risquent d’être très pénibles pour les spectateurs, surtout dans les sites olympiques urbains et éphémères.

Dans les gradins du stade éphémère près de la tour Eiffel, ce lundi 29 juillet 2024 pendant la compétition de beach-volley. (Denis Allard/Libération)
ParJean-Baptiste Chabran
Journaliste - Economie
Publié le 29/07/2024 à 18h15

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Dimanche, 15 heures. Il ne fait que 25°C dans l’air de Paris mais le soleil qui perce entre les quelques nuages tape fort sur les gradins du stade Tour Eiffel, arène éphémère où se déroule la compétition de beach-volley. Sur les sièges en plastique bleu des tribunes – idéal pour qui aime suer du dos et des fesses –, il n’y a pas une ombre en vue et les spectateurs rôtissent sur place. Personnellement, on a par exemple découvert à cette occasion qu’il était possible de transpirer de l’arrière des genoux.

Les chapeaux, crème solaire et autres éventails, n’y font rien : il est très difficile dans ces conditions de supporter plus de quelques dizaines de minutes les assauts du soleil et on en vient à espérer que les matchs soient les plus brefs possibles pour pouvoir enfin aller respirer. D’ailleurs, entre chaque partie, le stade se vide et la foule se rue sur les brumisateurs géants et sous les arbres du Champ-de-Mars.

Ilots de chaleur

Et encore, 25°C, c’est de la gnognotte. Mardi 30 juillet, «sur Paris et sa petite couronne», épicentre des épreuves olympiques, Météo France prévoit que la barre des 35°C sera atteinte. Parmi les endroits où les spectateurs seront les plus exposés à la chaleur – la plupart des sites éphémères n’ont pas de tribunes ombragées –, on retrouve sans surprise les sites construits au milieu de la capitale, dans des zones déjà très artificialisées où les îlots de chaleur sont fréquents. Le Champ-de-Mars pour le beach-volley, donc, et la Concorde (skate, basket 3x3 et BMX) sont à ce titre les lieux où la surchauffe risque d’être la plus intense.

En théorie, les organisateurs des JO avaient anticipé le risque de canicule : les zones d’attente sont toutes censées être pourvues d’espaces ombragés, avec des accès à l’eau. Conformément à la loi Egalim du 30 octobre 2018, une fontaine est prévue pour chaque tranche de 300 personnes dans tous les sites olympiques recevant du public. Au total, 80 fontaines auraient été installées. Sur son site, Paris 2024 conseille donc d’apporter une gourde en métal ou une bouteille en plastique de 75cl ou moins (au-dessus de cette capacité ces contenants sont interdits). Sont aussi autorisés (et conseillés) les tubes de crème solaire, les brumisateurs et les petits parapluies pliants.

«Plan régional»

Du côté des autorités locales, on anticipe aussi. Sans attendre l’Etat, l’Ile-de-France a déclenché ce lundi «un plan régional» conçu spécialement, dit-on, «pour répondre aux besoins des 10 millions de spectateurs et voyageurs» des Jeux olympiques. Concrètement, cela consiste seulement à distribuer de l’eau aux voyageurs du réseau de transport en commun. Plus de «2,5 millions de briquettes d’eau» sont ainsi «prêtes à être distribuées par la RATP et la SNCF» dans les 74 gares et stations franciliennes concernées par cette opération. C’est toujours bon à prendre.

Enfin, si la chaleur se fait vraiment trop forte dans les prochains jours, le Comité d’organisation des JO a la possibilité de modifier les horaires ou de reporter des épreuves. Mais lundi après-midi, dans sa section des «informations en direct pour les spectateurs», le site des JO se contentait d’un lacunaire : «Alerte canicule : buvez régulièrement de l’eau et protégez-vous du soleil.»