Un diamant ? Un abonnement à vie au métro ? Une vache ? Que pèse réellement une victoire en or aux Jeux olympiques ? La gloire, bien sûr, en premier lieu. Le grand frisson de monter sur le podium et d’entendre son hymne national, naturellement. Mais les athlètes moissonnent aussi à plein des cadeaux, plus ou moins surprenants.
En Corée du Sud, toujours en guerre avec son voisin du Nord, l’affaire, par exemple, prend une petite tournure politique. Chaque olympien médaillé est, de fait, exempté du service militaire, obligatoire pour les jeunes hommes valides et d’une durée fixée à dix-huit mois. Au Mexique, le choix est symboliquement fort. La «prime» financière accordée officiellement, cette année, aux médaillés olympiques par le gouvernement sera puisée, selon le président Andrés Manuel López Obrador, dans des fonds confisqués à un homme politique mexicain accusé de blanchiment d’argent. Il y a trois ans, après sa victoire aux Jeux de Tokyo, l’haltérophile Hidilyn Diaz qui avait donné à son pays, les Philippines, sa première médaille d’or de l’histoire, avait, elle, reçu une promotion militaire, en obtenant le grade sergente-cheffe dans l’armée.
Sur les médaillés olympiques, il pleut souvent des «miles» à cumuler pour leurs futurs déplacements en avion. Adieu donc la conscience écologique ! C’est le cas, en 2024, pour les athlètes colombiens médaillés. En accord avec le comité olympique national, la compagnie Avianca leur attribue 100 000 miles pour une médaille d’or, 50 000 pour une en argent et 30 000 pour celle en bronze. Nettement plus écolo, le gouvernement local de Hongkong pourvoit, lui, ses athlètes victorieux, en tickets de métro à vie.
Pour motiver leurs olympiens, les nations rivalisent, entre elles, à leur manière. Cette année, la Pologne attribuerait les plus grandes largesses à ses champions. Le pays a promis à ses médaillés individuels un combo de cadeaux. De quoi bien démarrer dans la vie : un diamant, une somme de 250 000 zlotys (environ 58 000 euros), un appartement deux pièces, un tableau (sans doute pour décorer le logement !) et un bon de vacances. Quand les victorieux Irakiens reçoivent eux une parcelle de terre, un pactole de 6 600 euros et un salaire mensuel équivalent à 275 euros.
Dans ce sympathique catalogue, le plus insolite est probablement le cadeau reçu par la championne indonésienne de badminton, primée à Tokyo en 2021, Apriyani Rahayu. Elle a reçu en récompense de quoi commencer une ferme d’élevage : cinq vaches, une parcelle de terre, ainsi que… trois kilos d’or. Parmi cette longue liste établie par l’AFP, on ne trouve rien en ce qui concerne la France. Des maillots de bain à vie peut-être pour Léon Marchand ?