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Libération
Le geste olympique

JO de Paris 2024 : en course de haies, le «cassé du renard» à l’arrivée, un savoir-faire français

JO Paris 2024dossier
A chaque discipline sa technique, essentielle, esthétique ou spectaculaire. Aujourd’hui, l’art de se jeter avec grâce sur la ligne d’arrivée pour les spécialistes de la course de haies.
Au premier plan, le Français Raphaël Mohamed sur la ligne d'arrivée de sa série du 110 m haies, mercredi 6 août. (Pawel Kopczynski/REUTERS)
publié le 8 août 2024 à 17h29

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Lors des séries du 110 m haies au Stade de France cette semaine, il n’a été question que du «cassé du renard» des Français, à la ramasse sur les haies et prêts à tout pour sauver leur peau sur la ligne d’arrivée. Pas sûr en revanche qu’il en sera question ce jeudi 8 août lors de la finale : les trois Bleus, dont Sasha Zhoya, sont éliminés et Grant Holloway a tellement de marge sur les autres qu’il devrait pouvoir se passer de se jeter comme un mort de faim sur la ligne. Le terme (repris à l’étranger où il serait question de «fox break») a été inventé par Ladji Doucouré lors de sa victoire aux Mondiaux 2005 : «On était huit loups prêts à mordre au départ, il fallait compter sur la ruse du renard pour surprendre les autres en jetant ses épaules sur la ligne avant eux.» Un geste technique, millimétré, qui se travaille sérieusement, détaille le hurdleur, désormais coach de Sasha Zhoya : «Après la dixième haie, il reste 14,02 mètres de plat, entre sept et neuf appuis selon les gabarits. Tout est calibré. Moi, mon huitième appui, pied droit, tombe pile poil sur la ligne. Donc l’idée c’est d’enchaîner quatre foulées en puissance, de garder le rythme sur les dernières, et voler vers l’avant en étant le plus près du sol possible pour ne pas perdre de temps dans l’impulsion.» A ne pas confondre avec le plongeon, instinctif et pataud, en vogue chez les sprinteurs. «Rien à faire, ils n’y arrivent pas, se marre Doucouré. Ils sont bien moins souples que les hurdleurs.»