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Aux Jeux olympiques, les photographes sont capables du meilleur mais aussi du pire, selon les fans chinois de tennis de table. Leur compatriote Wang Chuqin, favori de la compétition et incontestable numéro un mondial depuis juillet 2023, a été éliminé ce mercredi 31 juillet du tableau de simple masculin. Une défaite plus qu’inattendue, en 16es de finale, quatre sets à deux (12-10, 11-7, 5-11, 7-11, 11-9, 11-6). Le nom du coupable : le 26e mondial, le Suédois de 22 ans Truls Moregardh.
SENSATION AU TENNIS DE TABLE !
— Victor CLOT-AMIOT (@VictorClotAmiot) July 31, 2024
L'ovni chinois Wang Chuqin 🇨🇳, n°1 mondial, grandissime favori avant le début de la compétition, a été éliminé dès les 16 de finale par le Suédois Truls Moregard, 26e mondial.
Le Chinois n'avait connu la défaite qu'à trois reprises en 2024 (35… pic.twitter.com/UrzwssXiuN
Pour la première fois en vingt ans, la finale olympique n’opposera pas deux Chinois. Du jamais-vu depuis les JO d’Athènes de 2004 tant leur suprématie mondiale est totale. Ce serait déjà pas mal à digérer mais cette catastrophe nationale se double d’une énorme polémique : Wang Chuqin n’aurait pas joué avec sa raquette habituelle mercredi, la faute à une bousculade intervenue la veille.
«J’ai perdu le contrôle de mes émotions»
Mardi 30 juillet, lors de la finale du double mixte, le duo chinois Sun Yingsha et Wang Chuqin s’est imposé contre la paire nord-coréenne Kim Kum-yong et Ri Jong-sik, inconnue du circuit mondial. Une victoire spectaculaire, quatre sets à deux (11-6, 7-11, 11-8, 11-5, 7-11, 11-8), mais logique du côté chinois. Les deux médaillés d’or sont en effet aux commandes du classement mondial de mixte et de leurs classements individuel, au sein de la Fédération internationale de tennis de table.
Au moment de célébrer sa victoire, Wang Chuqin décide de poser sa raquette dans sa valise personnelle, placée au sol, de l’autre côté des barrières qui encerclent le terrain. Il cherche alors à être libre de ses mouvements pour se faire immortaliser au côté de sa coéquipière et du drapeau rouge de la république populaire. Grave erreur : ladite raquette s’est retrouvée pliée en deux sous le poids d’un photographe trop pressé pris dans une bousculade.
Ce dernier aurait chuté, selon certaines sources, ou écrasé la raquette sous son pied, en tentant de s’approcher du duo. La vidéo de l’incident a été diffusée sur le compte X du bureau de France Télévisions en Chine. On y voit l’entraîneur de l’équipe nationale de tennis de table, Xiao Zhan, récupérer rapidement l’objet brisé et le montrer au pongiste. L’air dépité, Wang Chuqin est ensuite consolé par son coach.
🏓️La raquette de #Pingpong du champion chinois #WANG Chuqing abîmée par un journaliste après un match hier. Cela fait polémique sur les #RS chinois, car il a encore des épreuves dans les jours qui viennent et qu'il est obligé d'utiliser une autre raquette. pic.twitter.com/rIDYrTmCsX
— FranceTVChine (@FranceTVChine) July 31, 2024
Selon des traductions légèrement divergentes des quotidiens l’Equipe et le Figaro, le numéro un mondial aurait, une fois calmé, déclaré : «J’ai un peu perdu le contrôle de mes émotions sur le coup, je ne comprenais pas comment un photographe avait pu faire ça.» Avant de philosopher : «Il ne l’a pas fait exprès, comme c’est déjà arrivé, je ne peux plus rien y faire désormais, j’espère que je pourrai [ou je vais essayer de, ndlr] jouer avec ma raquette de rechange.» Puis d’ajouter : «C’est peut-être le destin.» L’Equipe précise que «les pongistes ont pour la plupart cinq ou six raquettes avec eux en compétition, mais peuvent avoir une préférence».
L’affaire a en tout cas déclenché une polémique sur les réseaux sociaux chinois. Wang Chuqin est l’un des athlètes les plus populaires de son pays, où le tennis de table est le sport roi. Sur Weibo, l’équivalent de Threads et de X (ex-Twitter), de nombreux fans ont fait part de leur colère vis-à-vis des photographes. Afin d’identifier le coupable – qui a pris soin de ne pas se dénoncer –, la délégation chinoise aurait ouvert une enquête sur les circonstances de l’accident. Demandant à pouvoir visionner les images et à photographier les journalistes en salle de presse, avec dans leurs dos leur numéro de chasuble. Rien que ça.