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Ils n’ont eu de cesse de le répéter au cours de leurs interventions ante-JO : comment réagiraient-ils, le jour où, pour la première fois, ils joueraient devant 13 000 personnes ? Dotés de quelques dons de bonne aventure, les hockeyeurs français avaient raison de nourrir quelques craintes. Comme attendu, le stade Yves-du-Manoir, celui des mythiques Jeux de Paris 1924, s’est affiché en écrin rénové et aguichant. Comme attendu aussi, les Bleus ont souffert le martyre, encaissant un but au bout d’à peine 40 secondes de jeu. La tremblote ? Ça y ressemblait.
«Honnêtement, ça pique»
Certes, en face, il s’agissait de l’Allemagne, sacrée championne du monde 2023 en Inde. Mais l’entrée en matière est tout de même salée, score final 8-2. Si l’écart de niveau technique entre les deux équipes n’a pas paru abyssal, l’asymétrie des gabarits et la naïveté oui. Cette défaite avait été anticipée, pour ne pas dire planifiée, par le staff de l’équipe de France. Dans une poule de six équipes, il faudra a priori deux victoires aux Bleus contre des équipes de plus faible niveau pour voir les quarts de finale. Leurs victimes désignées : l’Espagne, le 30 juillet, et l’Afrique du Sud, le 2 août.
Riche de 12 000 licenciés en France, le hockey sur gazon a entamé sa voie vers la professionnalisation à l’orée de ces Jeux de Paris 2024. Mais, de l’aveu même de son capitaine Victor Lockwood, interrogé lui aussi au Club France avant la cérémonie d’ouverture des JO, il manque la régularité du très haut niveau : «Sur dix matchs, on est capable de battre l’Allemagne peut-être une fois ou deux. Mais pas plus.»
«Cinq erreurs défensives»
En zone mixte, le sélectionneur, Frédéric Soyez, l’avait mauvaise. Au-delà des circonstances de jeu – un but contre son camp notamment –, il raille surtout «cinq erreurs défensives sur les huit buts encaissés». Il avance lui aussi l’hypothèse de la candeur et s’étonne de cet incipit raté : «L’apprentissage olympique, c’est cela. Mais on avait préparé mentalement ce match. On savait à quoi s’attendre. Après, on ne va pas se cacher, les Allemands sont bien plus forts que nous. Dans notre programme, ce match était un bonus. On en a encore un demain contre les Pays-Bas. Mais il va falloir qu’on entre dans notre compétition.»
Le capitaine, Victor Lockwood, n’écartait, lui, pas forcément la piste de la décharge émotionnelle : «Honnêtement, 8-2, ça pique. On n’est pas contents de notre prestation. Mais c’est vrai que c’était fou. A l’échauffement, on a senti l’ambiance monter. On a vu où nos familles étaient placées. Pendant l’hymne national, on n’a jamais autant crié.» La martingale, maintenant la gamelle passée, sera donc de trouver une forme de routine au stade Yves-du-Manoir.