Tout a tourné pour Gabriel Tual le jour où il s’est «pété la clavicule», à Tignes, en mars 2023, lors d’un stage de l’équipe de France. Au début, ça l’a salement énervé, de s’être laissé aller à jouer à fond ce virage à ski, juste pour se marrer et vouloir en montrer à ses coéquipiers au biathlon. Après il y a eu des doutes, la rééducation, le retard pris sur la préparation de sa saison… Mais aujourd’hui, l’athlète de 26 ans l’assure, ça a été salvateur. «Ça m’a ouvert les yeux sur plein de choses : le mental, la confiance en soi. Sans cette fracture, je n’ai pas la rage, l’engagement, la lucidité que j’ai aujourd’hui. Et sinon, j’ai mis de la préparation mentale à fond» – voilà quatre ans qu’il travaille avec Amaury Delerue, ancien arbitre de Ligue 1, désormais prof à la fac de sport de Bordeaux et diplômé de prépa mentale. Résultat : Gabriel Tual va courir ce samedi 10 août pour une médaille d’or sur 800 m.

L’éclosion du Lot-et-Garonnais, qui stagnait depuis des années en compétition, souvent bien placé, toujours frustré (7e à Tokyo en 2021, 6e aux Mondiaux 2022, pas qualifié en finale des championnats d’Europe la même année ni en finale des mondiaux 2023…), a eu lieu pile il y a deux mois à Rome, quand il est devenu champion d’Europe. «J’ai fait un truc de fou. J