C’est (presque) le grand jour. Après des semaines de teasing sur le programme, de spéculations sur les célébrités présentes, mais aussi de franches inquiétudes à base de plans B et C, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 aura bien lieu, vendredi 26 juillet, au fil de la Seine et sur les ponts et toits de la capitale. 3 000 artistes, 6 000 à 7 000 athlètes, 45 000 membres des forces de l’ordre et 326 000 spectateurs sont attendus, ainsi qu’environ un milliard de téléspectateurs.

Pour le Comité d’organisation (Cojo), l’exécutif et la ville de Paris, cette épreuve additionnelle des JO aura été source d’intenses sueurs froides, nécessitant des trésors d’ingéniosité notamment en matière de sécurité, que ce soit dans les airs et le long des six kilomètres de berges qui s’étendent d’ouest en est, du pont d’Iéna (XVIe arrondissement) au pont d’Austerlitz (XIIe arrondissement). Pour ne rien rater, Libération répond aux principales questions sur cet évènement historique, cent ans après les derniers JO dans la capitale.

Top départ à 19h30, heure de Paris évidemment, depuis le pont d’Austerlitz, en face du Jardin des plantes. La cérémonie d’ouverture de la XXXIIIe Olympiade sera diffusée en intégralité et en direct par France Télévisions (principal diffuseur des JO) sur France 2 ainsi que sur Eurosport, et sur les antennes du réseau des 1ères en Outre-mer. Le spectacle et le défilé des athlètes devraient durer entre 3h30 et 3h45. La cérémonie se conclura devant le Trocadéro au moment de l’allumage de la flamme olympique, avec une fin de retransmission prévue autour de 23 heures.

Auparavant, France Télévisions a prévu de mobiliser un important dispositif toute la journée de vendredi pour suivre les évènements. Dès 6h30, France 2 ouvrira une édition spéciale de Télématin, présentée par Maya Lauqué et Damien Thévenot, en direct du Trocadéro. A partir de 9h30 et au fil de la journée, la chaîne numérique france.tv diffusera l’intégralité du relais de la flamme, de la Seine-Saint-Denis jusqu’à son sprint final à 14 heures. L’édition du journal de 13 heures de Julian Bugier sera également délocalisée au Trocadéro. Et avant l’échéance, France 2 retransmettra, à partir de 17h30, l’avant-cérémonie d’ouverture.

Son nom circule depuis quelques mois déjà. Tête d’affiche du 20 heures de France 2, le journaliste Laurent Delahousse sera le présentateur de la cérémonie d’ouverture pour France Télévisions. Sur les toits du Musée de l’homme au Trocadéro, il sera accompagné à l’antenne pour commenter l’évènement de la journaliste Daphné Bürki – par ailleurs nommée en juin directrice «stylisme et costumes» des différentes cérémonies de Paris 2024 – et le journaliste sportif et ancien double champion de France d’aviron Alexandre Boyon. Le nom d’une potentielle présentatrice supplémentaire, évoquée par les quotidiens l’Equipe et le Parisien et qui accompagnerait Laurent Delahousse sur France 2, n’a pas été dévoilé. Sur Eurosport, le journaliste Guillaume di Grazia commentera la cérémonie, accompagné de l’historien Eric Monnin.

Pour l’occasion, les organisateurs ont annoncé un spectacle en douze tableaux, s’appuyant, selon le metteur en scène Thomas Jolly dans le quotidien le Monde, «sur tous les emblèmes de la ville et les sens qu’ils produisent». Des performances artistiques, réalisées principalement par des danseurs et des musiciens, sont prévues tout le long du parcours.

Du côté des célébrités à l’affiche lors de la cérémonie, on en sait plus ce jeudi. La présence de la superstar québécoise Céline Dion, plus vue sur scène depuis 2020 et arrivée en jet privé au Bourget mardi 23 juillet, a été confirmée. Elle devrait interpréter L’hymne à l’amour d’Edith Piaf. Il se murmure même qu’elle pourrait chanter La vie en rose en duo avec l’Américaine Lady Gaga. Autre star dont on sait qu’elle se produira vendredi : Aya Nakamura. L’artiste française la plus écoutée dans le monde, victime d’une vague de haine raciste à l’annonce de sa possible participation en mars, et dont Emmanuel Macron avait estimé qu’elle avait «tout à fait sa place» à la cérémonie, devrait chanter du Charles Aznavour. On entendra également la musicienne Juliette Armanet interpréter Imagine de John Lennon en duo avec le compositeur et pianiste Sofiane Pamart. Enfin, le nom du rappeur Rim’k et de l’éclectique Philippe Katerine ont été annoncé. Selon Le Parisien, ce dernier devrait apparaître nu sous une immense cloche.

En outre, des projections, des jeux de lumière et des effets spéciaux devraient être visibles dans le ciel, se refléter sur la Seine et illuminer les monuments qui bordent le fleuve, comme Notre-Dame, le Louvre, le Pont des Arts, le Musée d’Orsay, etc. Selon le site officiel des JO, la cérémonie profitera de la «lumière naturelle» du soleil couchant «pour synchroniser la tombée du crépuscule et le récit de la cérémonie», afin d’offrir un spectacle «à la fois de jour et de nuit», et «en harmonie avec la nature et l’environnement extérieur». Le soleil se couchera à 21h37, ménageant donc suffisamment de temps aux 3 000 danseurs, musiciens et comédiens mobilisés pour jouer avec sa lumière.

Parmi ceux qui pourront en profiter aux premières loges, on compte d’abord les 326 000 spectateurs qui disposent de billets pour se presser sur les quais. 104 000 d’entre eux ont obtenu des billets payants pour accéder aux quais bas et à certains ponts de la Seine, tandis que les 222 000 autres bénéficieront de billets gratuits pour les quais hauts. De plus, quelque 200 000 Parisiens devraient se percher aux balcons des immeubles surplombant le parcours. Enfin, 80 écrans géants ont été installés le long de la Seine pour permettre au public de se rassembler. Mais pour le reste de la France et du monde, près de quatre heures de cérémonie devant sa télé, c’est long.

Alors si vous souhaitez choisir vos moments, la première étape à ne pas rater sera le départ du défilé des athlètes, à 20h24 précisément. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, cette parade se déroulera sur l’eau. En tout, 94 bateaux accueilleront les 206 délégations participantes, des artistes et des officiels. Chaque embarcation paradera pendant 42 minutes, à une vitesse de 9 km/h. La délégation grecque ouvrira le cortège, suivie des autres pays par ordre alphabétique, tandis que la France, pays hôte, clôturera le défilé, avec une arrivée au Trocadéro prévue à 21h47.

Concernant les seuls athlètes, sur les 10 500 sportifs participant aux JO, 6 000 à 7 000 d’entre eux seront présents à la cérémonie, et navigueront à travers les monuments de la ville sur 85 bateaux spécialement affectés pour eux sur les 94 qui sillonneront la Seine. Par ailleurs, 86 embarcations supplémentaires seront également présentes, affectées à la sécurité et aux équipes techniques.

L’autre grand moment annoncé, c’est évidemment la fin de la cérémonie, à partir de 21h50, avec l’arrivée des délégations devant le Trocadéro, les cérémonies protocolaires qui accompagnent comme tous les quatre ans ce grand raout sportif, un spectacle final sur la place, et enfin, probablement entre 22h30 et 23h15, l’allumage de la vasque olympique… Par une personnalité encore inconnue.

En effet, l’identité de la personne qui allumera la flamme est une information férocement conservée – visiblement la mode du moment. Ce nom est traditionnellement gardé secret jusqu’au tout dernier instant. Toutefois, de nombreuses rumeurs circulent sur la personnalité choisie. Sur France Info le mardi 23 juillet, l’ancien footballeur champion du monde 1998 – et relayeur de la flamme olympique à Saint Denis vendredi – Lilian Thuram expliquait notamment «qu’il n’y a qu’une personne qui peut allumer cette vasque-là, c’est Marie-José Pérec», seule Française triple championne olympique d’athlétisme. Interrogé sur ce nom par les journalistes de France 2 lors de son interview du mardi 23 juillet, Emmanuel Macron a déclaré : «elle fait partie des athlètes qui m’ont donné les plus beaux et plus grands souvenirs. Maintenant je ne veux pas mettre plus de pression à Tony (Estanguet)».

Toutefois, dans un épisode de la série Au cœur des Jeux diffusée lundi 22 juillet sur France 2, le metteur en scène Thomas Jolly déclarait pour décrire le rôle de cet (te) invité(e) mystère : «Zorro entre en premier, le porteur donne la flamme à Zorro, il retire son masque… Zorro rentre, le porteur est là, il vient vers lui». Un «Z» qui relance la rumeur d’une participation de la légende du football français et ancien numéro 10 des Bleus Zinédine Zidane.

En 2008 à Pékin, c’était la légende de la gymnastique chinoise des années 1980 Li Ning qui avait acrobatiquement mis le feu à la torche. Quatre ans plus tard à Londres, sept jeunes athlètes britanniques prometteurs avaient simultanément enflammé un calice contenant la vasque. A Rio en 2016, la persévérance avait été mise à l’honneur, avec l’inattendu Vanderlei Cordeiro de Lima, un marathonien brésilien attaqué par un spectateur aux JO d’Athènes en 2004, et qui y avait malgré tout remporté le bronze. Enfin, en 2021 pour l’édition tokyoïte, c’était au tour de la star du tennis Naomi Osaka d’embraser la vasque et de lancer les Jeux.

Mise à jour : jeudi 25 juillet, à 11 heures 10 avec davantage de détails.