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Nageuse la plus médaillée aux Jeux. Américaine la plus médaillée aux Jeux. Unique nageuse à avoir remporté quatre médailles d’or olympiques dans la même épreuve (seul Michael Phelps l’a fait chez les nageurs). Et pour couronner le tout, sportive la plus titrée de l’histoire olympique, aux côtés de la gymnaste soviétique Larissa Latynina. Au fil de ses finales parisiennes, Katie Ledecky a définitivement assis son statut de légende. Samedi 3 août, les fans américains s’étaient déplacés en nombre à la piscine de La Défense pour célébrer leur héroïne qui, à 27 ans, détient désormais une collection de 14 médailles olympiques, dont neuf en or – en plus de ses 21 titres mondiaux. «Legendecky» (légendaire Ledecky), résumait une pancarte brandie au milieu des tribunes.
Dans le bassin, Ledecky a signé la prestation qu’on attendait. Quatrième finale olympique du 800 m nage libre, pour celle qui affectionne les courses d’endurance. Quatrième victoire. Bien concurrencée par sa rivale australienne Ariarne Titmus, quatre ans de moins, mais jamais vraiment inquiétée. A l’annonce des résultats, les deux championnes se sont tenu les mains, levant ensemble les bras vers le ciel, puis se sont longuement enlacées. «Je l’ai remerciée de m’avoir aidée à m’améliorer, a reconnu Ledecky. Le fait de savoir qu’il faut faire face à quelqu’un comme elle vous pousse à vous entraîner tous les jours.» Plus tôt dans la semaine, elle avait rejeté le terme de «rivalité», préférant parler d’«amitié». Et Titmus de souffler : «Je lui ai dit qu’elle a fait de moi une meilleure athlète. Elle est incroyable. Elle gagne des courses depuis que j’ai 11 ans.»
Pas l’heure de la retraite
Katie Ledecky n’avait que 15 ans quand elle a remporté son premier 800 m aux Jeux de Londres, en battant les favorites. C’est ainsi que le monde a découvert cette prodigieuse nageuse, qui n’a depuis laissé plus aucune chance à ses concurrentes. A Paris, comme il y a douze ans, c’est un 3 août qu’elle a de nouveau été sacrée sur cette distance. «C’est un peu comme mon anniversaire. Je ne voulais pas que ce soit un jour que je n’aime pas», a-t-elle lâché. Sur son calendrier, elle a déjà inscrit les prochains Jeux, qui se tiendront dans quatre ans «à domicile», puisque à Los Angeles. «Je vais tout donner aussi longtemps qu’il me restera de l’énergie.» Pour celle qui a étudié la psychologie à l’université de Stanford, l’heure de la retraite (sportive) n’a pas encore sonné.
Avant de reprendre le chemin de l’entraînement en Floride à l’automne, «Ledeckster» va commencer par une pause bien méritée du côté du Maryland, l’Etat où elle a grandi. Elle prévoit de «retourner à Palisades», le club où elle a fait ses premières brasses, à l’âge de 6 ans, inspirée par sa mère qui avait fait de la compétition à l’université. «Je vais me défouler et souffler un peu. Nager, jouer au ping-pong, rendre visite à ma grand-mère.» Sans doute profitera-t-elle de ce séjour pour aller voir jouer les New York Islanders, l’équipe de hockey dont elle est fan et dont son oncle est copropriétaire.
Porte-bonheur
Elle s’est confiée sur sa carrière déjà bien fournie dans un livre intitulé Just Add Water, sorti en juin. La nageuse y raconte comment, malgré les sacrifices, elle a toujours privilégié son plaisir. «Les médailles s’effacent, les gens oublient leurs temps, mais on se souvient des relations, des émotions que l’on ressent lors des compétitions, et c’est certainement ce qui restera gravé dans ma mémoire», revendiquait-elle samedi.
Quelques minutes plus tôt, elle venait d’inviter sa compatriote Paige Madden, troisième du 800 m, à la rejoindre sur la plus haute marche du podium, le temps de chantonner l’hymne américain, une larme au coin de l’œil. «Je lui serai toujours reconnaissante, a promis Madden. C’était l’un des plus beaux moments de ma vie, et une illustration du caractère de Katie. C’est elle qui prépare mon bonnet avant chaque course. C’est donc mon porte-bonheur, je suppose.»