Le petit cœur qui ponctue le message est bleu, évidemment. A dix-sept jours des Jeux olympiques de Paris, Kevin Mayer s’est exprimé mardi 9 juillet pour la première fois depuis qu’il s’est effondré sur la piste du stade Charléty, en plein 110m haies, au meeting de Paris deux jours plus tôt. Le double médaillé d’argent olympique en décathlon raconte sur Instagram qu’il fait tout pour pouvoir être au Stade de France début août, même si les pronostics sont relativement pessimistes.

«Les décathloniens sont habitués aux blessures, mais tout allait si bien deux jours plus tôt que tout paraît irréel depuis cette chute. Je touchais du bout des doigts la chance de m’exprimer dans le Stade de France aux Jeux olympiques… Même pas un rêve de gosse car impossible d’imaginer une telle chance étant gamin», écrit le trentenaire. Il promet d’«utiliser chaque minute pour augmenter [ses] chances de participer» aux Jeux de Paris et remercie son équipe qui «travaille sans relâche avec le corps médical pour que les soins se mettent en place très rapidement».

Son entourage a expliqué lundi qu’il souffrait d’une «lésion importante au niveau de l’ischio-jambier gauche» qui compromettait sa participation aux JO. «Il ne baisse pas les bras, même s’il y a une chance sur un million qu’il puisse participer, il faut qu’il la tente, qu’il s’y accroche, a commenté le directeur de la haute performance de l’athlé français, Romain Barras, mardi lors d’une rencontre avec la presse. Il est dévasté, il va connaître des hauts et des bas selon les jours, mais il doit s’accrocher pendant trois semaines.»

«Je ne pensais rien écrire à la base, mais j’ai reçu tellement de messages affectueux, remplis d’empathie et de bienveillance que l’envie est venue naturellement. Merci», écrit le double champion du monde du décathlon (2017 et 2022) qui n’avait obtenu sa qualification pour ses quatrièmes JO que sur le fil, lors des championnats d’Europe à Rome.

Il termine son message en citant une maxime de Gandalf, le sage du Seigneur des anneaux : «Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres… Mais ce n’est pas à eux de décider. Tout ce que nous devons décider, c’est que faire du temps qui nous est imparti.»