Aya Nakamura qui chante ses tubes devant l’Académie française, au côté de la Garde républicaine, alors que sa possible présence avait suscité un déferlement de commentaires racistes, au début de l’année. Des drag-queens qui reproduisent la Cène du Christ. Les apparitions d’un mannequin transgenre et de Philippe Katerine dans un plateau de fruits, presque nu. Ce vendredi 27 juillet, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris a déclenché sur les réseaux sociaux des réactions aux antipodes dans la classe politique : fierté et euphorie à gauche, exaspération à l’extrême droite.

«Quelle fierté quand la France parle au monde», a commenté ce samedi matin sur X le coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), a salué la célébration des «valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles furent ajoutées sororité, parité et inclusivité». C’est «la meilleure réponse à la montée du fascisme et de l’extrême droite […]. Quelle claque aux obscurantistes», a commenté la députée de Paris Les Ecologistes Sandrine Rousseau.

Dans le camp macroniste, c’est aussi l’enthousiasme qui domine. L’exécutif a ainsi retweeté une vidéo de la prestation d’Aya Nakamura avec des commentaires élogieux. «En même temps», s’est félicité Emmanuel Macron dans un clin d’œil à son slogan politique en évoquant la présence conjointe de la chanteuse franco-malienne, artiste francophone la plus écoutée au monde, et de la Garde républicaine. «Nommez-moi un meilleur duo !» a interpellé le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal. Mais tous les macronistes ne partagent pas cet entrain. Ainsi le député des Yvelines Charles Rodwell a-t-il déploré sur X une «déferlante woke» qui gâcherait la «si belle cérémonie d’ouverture». «Pourquoi souiller la Cène pour insulter les Français chrétiens, plutôt que toute autre religion ?» a-t-il interrogé.

Au sein d’une partie de la droite et à l’extrême droite, aussi, la cérémonie a profondément déplu. La sénatrice Les Républicains (LR) des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a dénoncé «une vision de notre Histoire […] qui cherche à ridiculiser les chrétiens», tandis que le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a estimé que la cérémonie était «magnifique».

«Quelle honte […]. L’ouverture des Jeux olympiques est un saccage pour la culture française», a sans surprise dénoncé Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national (RN). L’eurodéputée Marion Maréchal a pourfendu les «J-Woke 2024». «Sachez que ce n’est pas la France qui parle mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations», s’est-elle étranglée. Quant à Marine Le Pen, qui avait estimé il y a quelques mois que la présence d’Aya Nakamura était une tentative d’Emmanuel Macron d’«humilier le peuple français», elle n’a pour l’heure pas commenté la cérémonie.