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JO de Paris 2024 : la mélancolie, plus forte que la fanfaronnade

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JO Paris 2024dossier
Chaque jour, on s’installe devant le poste pour commenter l’actu entourant les Jeux. Aujourd’hui, pourquoi le 100 m nous transporte bien moins que le lancer de marteau ou le saut en hauteur.
L'athlète ukrainienne Yaroslava Mahuchikh après avoir remporté l'or en saut en hauteur aux Jeux de Paris, dimanche 4 août. (Martin Bernetti/AFP)
publié le 5 août 2024 à 12h37

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Est-il possible, sans se faire lyncher, de dire que le 100 m nous laisse pas loin du marbre ? Les commentateurs serinent ad libitum que ce sprint est «l’épreuve reine» de l’athlétisme, le roulement de tambour commence des heures en amont, le spectateur est censé arriver chauffé à blanc à l’heure fatidique – ce dimanche, pour la finale masculine, c’était 21h50 au Stade de France. Le culte est tel qu’un brin d’attente (semble-t-il en raison d’un spectateur tenté d’entrer en piste pour décrocher son quart d’heure de célébrité) est décrit comme un crime de lèse-majesté. Tout ça pour une course-coup de fusil, à peine le temps de se caler dans le canapé que les huit gars avaient déjà franchi la ligne, tous sous les dix secondes. Impossible de saisir quoi que ce soit dans ce concert de jambes qui moulinent façon batteurs électriques poussés au max. Et le cirque de l’entrée en lice, avec la fanfaronnade testostéronée pour devise tacite…

Culotté

Cela dit, on accorde que Noah Lyles, qui l’emporte de 5 millièmes, semble bien sympathique, culotté (il vise le quadruplé, en s’alignant aussi sur le 200 m, le 4x100 m et le 4x400 m), pas béni des dieux au départ («Je souffre d’asthme, d’allergies, de dyslexie, de troubles de l’attention, d’anxiété et de dépression», a-t-il