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Coup de froid en pleine canicule, l’après-midi du mercredi 31 juillet, dans la marmite du stade de BMX de la Concorde. A peine les trois coups pour lancer les finales de BMX freestyle avaient-ils retenti que la Française Laury Perez, première à s’élancer en tant que dernière qualifiée mardi, tombe, dès le premier obstacle. Elle parvient à grand-peine à terminer son second run (seule la note du meilleur des deux est retenue pour le classement final), perdant les pédales lors d’une réception qui manquait à nouveau de lui faire toucher terre. Loin derrière la médaille d’or chinoise Deng Yawen, la rideuse tricolore de 20 ans termine neuvième de ses premiers Jeux olympiques.
Place à la finale homme. Le Français Anthony Jeanjean, 26 ans, septième à Tokyo et grand favori à Paris, part cinquième. Il en a gardé sous le pied pendant les qualifications, histoire de partir avant ses plus sérieux adversaires et «mettre un coup de pression sur eux». Le rider joue avec le public, un cœur avec les doigts. Deux très grandes inspirations, et il s’élance. Comme Laury Perez, sa camarade d’entraînement au club de Sérignan (Hérault), il tombe dès le premier obstacle. Il se rattrape au deuxième run, tenant sa promesse d’en mettre plein la vue au jury et au public, avec notamment un alley-oop double flair. Une première mondiale en compétition. Mais quelques petites erreurs lui coûteront l’or et l’argent : «Tomber dès la première figure, alors que je n’étais pas tombé de la semaine, c’était difficile…»
Bérézina pour les favoris
Un problème de gestion de la pression chez les Français, comme ce fut le cas au skate ? Pas uniquement. Car l’hécatombe a touché presque tous les favoris mercredi. Dont la plus grande, Hannah Roberts, pionnière de la discipline chez les femmes, cinq fois championne du monde et numéro 1 mondiale. Deux chutes, de quoi en balancer son vélo de frustration. Deux chutes aussi pour la troisième mondiale, la Chinoise Sun Jiaqi. Le podium ? Inattendu donc avec, pour seule rescapée parmi les favorites, la Chinoise aux nerfs d’acier Deng Yawen en or donc, suivie de deux surprises, qui reconnaissent avoir participé sans pression aucune : «Réussir ça, aux Jeux olympiques, je ne m’y attendais pas, réagissait l’Australienne en bronze Natalya Diehm, par ailleurs décontenancée par l’échec de son amie Hannah Roberts. C’est terrible ce qui lui est arrivé, alors qu’elle domine largement le BMX freestyle.» Perris Benegas, en argent après avoir été inexistante cette année, en restait juste «sans voix».
Quasiment le même constat chez les hommes : la bérézina pour les favoris, et si Jeanjean parvenait à sauver les meubles, cela n’a pas été le cas de l’Australien Martin Logan, champion olympique, tombé sur ses deux runs. L’Argentin totalement décomplexé (et même pas hué, contrairement à ses compatriotes depuis la cérémonie d’ouverture) José Torres Gil, 13e mondial, rafle la mise devant l’Américain Kieran Reilly (2e mondial) qui a une explication, lui, concernant les nombreuses chutes de la journée : «La compétition a été d’un niveau hors norme, inédit, on a pété tous les murs. Pour jouer le podium, il fallait prendre tous les risques.»