Leur sort est enfin fixé. Le Comité international olympique a autorisé ce vendredi 8 décembre la participation aux JO 2024 de Paris des sportifs russes et bélarusses en respectant plusieurs conditions : que leur présence s’exprime sous bannière neutre, hors épreuves par équipes et s’ils n’ont pas activement soutenu l’invasion russe de l’Ukraine. Des critères jugés inadmissibles par Moscou : «Les conditions sont discriminatoires et vont à l’encontre des principes sportifs. Elles nuisent aux Jeux olympiques eux-mêmes, et non au sport russe. Cette approche est absolument inacceptable», a fulminé le ministre russe des Sports Oleg Matytsine, cité par l’agence de presse TASS.
L’instance basée à Lausanne a suivi la position commune rendue publique le 5 décembre par les représentants des fédérations internationales, des 206 comités nationaux olympiques et des athlètes. A l’occasion du 12e Sommet olympique, ces acteurs du sport mondial ont tous demandé au CIO d’admettre «le plus tôt possible» ces sportifs russes et bélarusses aux JO 2024 de Paris, sous bannière neutre. Ils réclamaient une décision «rapide», pour permettre la présence à Paris du petit nombre de sportifs russes et bélarusses qui ont pu franchir l’obstacle des qualifications.
Onze «athlètes individuels neutres» qualifiés
Or cette question est cruciale puisque la crainte de voir une délégation ukrainienne absente ou très affaiblie à Paris a longtemps inquiété l’instance olympique, et aurait rendu politiquement plus délicate encore la présence de sportifs russes, même sans hymne ni drapeau.
Jeudi encore, le ministre ukrainien des Sports par intérim Marviy Bidnyi expliquait ne pas vouloir de Russes et Bélarusses à Paris, estimant leur drapeau neutre «taché de sang» et redoutant que le sport ne serve «des fins de propagande militaire». Mais il n’a pas brandi la menace d’un boycott, alors que plusieurs sportifs ukrainiens ont exprimé leur souhait d’affronter et de battre les Russes sur les terrains de compétition.
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Après avoir banni Russes et Bélarusses du sport mondial fin février 2022, dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, le CIO a donc raisonné en deux temps pour organiser leur retour, expliquant à maintes reprises que les sportifs ne devaient pas payer pour les actions de leur gouvernement.
En mars 2023, l’organisation olympique a d’abord recommandé aux fédérations internationales de réintégrer les Russes et Bélarusses sous bannière neutre à leurs compétitions, tout en repoussant «à un moment approprié» sa décision sur Paris 2024 comme Milan-Cortina 2026. L’instance olympique s’est donné le temps d’évaluer le déroulement des compétitions, jugé globalement satisfaisant, et de voir évoluer la position du gouvernement ukrainien, qui a d’abord imposé à ses sportifs de boycotter tout événement impliquant des Russes avant d’assouplir sa position cet été.
A l’heure actuelle, seuls 11 «athlètes individuels neutres» se sont pour l’instant qualifiés pour la compétition, soit 8 Russes et 3 Bélarusses, a précisé le CIO, contre une soixantaine de sportifs ukrainiens.