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Victoire

JO de Paris 2024 : le CIO soutient deux boxeuses exclues des Mondiaux pour hyperandrogénie

L’Algérienne Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu‑ting, qualifiées pour les JO de Paris, avaient été disqualifiées des Mondiaux 2023 après avoir échoué à des tests biochimiques mis en place par l’International boxing association.
Imane Khelif lors d'un match préliminaire de boxe féminine des poids légers 60 kg aux Jeux olympiques d'été de 2020, le vendredi 30 juillet 2021, à Tokyo, au Japon. (Themba Hadebe/AP)
publié le 30 juillet 2024 à 18h05

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Une victoire pour les athlètes hyperandrogènes. Le Comité international olympique (CIO), par la voix de son porte-parole Mark Adams, a soutenu ce mardi 30 juillet deux boxeuses, les autorisant à participer aux Jeux olympiques de Paris 2024. «Ce sont des femmes dans leur sport, et il est établi dans ce cas que ce sont des femmes», a-t-il déclaré lors d’un point presse, refusant de citer le nom des athlètes. «Toutes les compétitrices qui participent aux JO, suivent, respectent les règles éligibilité», a-t-il ajouté.

Le porte-parole a également précisé que ces sportives «ont boxé à plusieurs reprises depuis plusieurs années», dans les catégories féminines, citant les JO de Tokyo. Selon le quotidien britannique The Guardian, il s’agirait de l’Algérienne Imane Khelif, 25 ans, et de la Taïwanaise Lin Yu‑ting, 28 ans, qui avaient été exclues en mars 2023 des championnats du monde de boxe de New Delhi par la fédération internationale de boxe (IBA) En cause à l’époque : leurs échecs à des tests biochimiques d’éligibilité pour participer aux matchs des catégories féminines.

Selon la fiche de Imane Khelif fournie par le CIO, la boxeuse avait à l’époque été disqualifiée juste avant son combat pour la médaille d’or aux Mondiaux après que «des taux élevés de testostérone» ont été relevés dans son sang. En ce qui concerne Lin Yu-ting, selon sa fiche, elle n’avait «pas répondu aux critères d’éligibilité après un test biochimique», une catégorie de test qui comprend les tests de taux de testostérone, et avait perdu sa médaille de bronze.

Dans une vidéo mise en ligne sur sa page Facebook, Imane Khelif avait déclaré : «On m’a dit que je présentais des caractéristiques qui signifient que je ne peux pas boxer avec des femmes», évoquant «un grand complot». Egalement sur Facebook, le Comité olympique algérien avait annoncé après cette exclusion qu’il allait prendre «en charge l’accompagnement médical de la championne», notamment pour «les Jeux olympiques de Paris 2024».

Des polémiques qui rappellent les rejets successifs des demandes de l’athlète sud-africaine Caster Semenya, privée de 800 mètres à cause de ses taux de testostérones jugés trop hauts par la Fédération internationale d’athlétisme, avec laquelle elle est en conflit depuis quinze ans. Cette même fédération avait également suspendu en 2014 la sprinteuse indienne Dutee Chand en raison de son hyperandrogénie.

L’IBA, fédération rivale du CIO

La décision d’exclure Imane Khelif et Lin Yu‑ting, avait été prise par une fédération, l’International boxing association (IBA ou AIBA), présidée par le Russe Umar Kremlev. Ce dernier avait alors déclaré à l’agence de presse russe TASS que les deux boxeuses avaient des «chromosomes XY». Or, cette fédération n’est plus reconnue par le CIO, exclue en juin 2023 pour mauvaise gouvernance. En avril, le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait rejeté l’appel de l’IBA qui demander à se faire restituer l’organisation du tournoi olympique. Fin mai, l’IBA avait notamment provoqué le CIO, en annonçant verser des primes jusqu’à 100 000 dollars (russes) aux médaillés de Paris.

La compétition parisienne sera organisé par la Paris boxing unit (PBU), une structure spécialement pour l’occasion par la commission exécutive du CIO. Pour débuter leur compétition estivale, Imane Khelif doit affronter l’Italienne Angela Carini jeudi 1er août en poids welters (63,5-66,6 kg), tandis que Yu-ting est programmée vendredi 2 août en poids plume (55,3-57,1 kg) contre la Congolaise Marcelat Sakobi ou l’Ouzbèke Sitora Turdibekova.