C’est un accord contre-intuitif mais qui s’impose tacitement à tous : quand bien même le physique est le viatique des sportifs, pas question d’émettre des appréciations autres que factuelles et mécaniques. Encore moins en ces temps de body positivisme et de défense de toutes les apparences. Un raout comme les Jeux olympiques (10 500 compétiteurs à Paris) est pourtant une ode au corps ciselé et triomphant, qui invite à le scruter, le soupeser, à s’extasier voire à se rincer l’œil. Et pour ça, la télé, avec ses gros plans et autres zooms, est une bénédiction. Happés, on ne pense que subrepticement à Leni Riefenstahl et ses Dieux du stade propagandistes nazis.
Ceux qui officient quasiment dans le plus simple appareil ou moulés au plus près, sont les candidats idéaux à ce microscope héroïsant. Les nageurs semblent d’ailleurs en jouer, leur arrivée aux plots est une mini-fashion week (mention aux immenses manteaux doudounes rouges des Chinois). Le combo tête d’épingle-regard caché-épaules XXL-taille de guêpe-bras et jambes infinis conforte l’hypothèse de créatures venues de l’espace. C’est à la sortie du bassin, bonnets et lunettes tombés, qu’on découvre des bouilles encore poupines, vulnérables. Impérial dans l’eau,