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Il a gagné chez lui, au cœur de sa Polynésie, sur la vague la plus dangereuse du monde. Le Tahitien Kauli Vaast a obtenu, dans la nuit de lundi à ce mardi 6 août à Teahupo’o (lundi après-midi en Polynésie), le premier titre olympique tricolore en surf et la première médaille d’or du sport tahitien, en battant avec panache en finale l’Australien Jack Robinson. Habitant tout près du spot et porté par la ferveur de toute la Polynésie, le surfeur de 22 ans a pris les deux plus belles vagues d’une finale très relevée pour s’imposer quelques dizaines de minutes seulement après le bronze remporté par la Réunionnaise Johanne Defay.
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Prodige tahitien du surf, Kauli Vaast a pris l’ascendant sur la série dès sa première vague, notée 9.50, pour finalement obtenir un total de 17.67, contre les 7.83 de Jack Robinson, résigné lors des derniers instants faute de trouver des vagues. Un coup de pouce des éléments. «J’ai mis un beau score sur ma première vague et ensuite c’étaient les 15 minutes les plus longues de ma vie. Mais il n’y a eu plus de vague pendant 15 minutes… le mana était avec moi», a dit Vaast, en référence à la force surnaturelle de la culture polynésienne.
Joanne Defay, première médaille du surf français
Dès que la cloche de fin de série a sonné, le héros de Teahupo’o a filé dans les bras de l’entraîneur de l’équipe de France Jérémy Florès, seul Français à s’être jamais imposé lors d’une étape du tour pro à Tahiti en 2015. Florès, l’un des grands architectes de cette victoire et du bronze obtenu par la Française Johanne Defay quelques dizaines de minutes plus tôt, était fier de ses troupes. «On a essayé de faire le maximum pour qu’ils se sentent bien […] sans trop se mettre de pression, et c’est là où ils ont réussi à vraiment gérer», a-t-il estimé. Johanne Defay, 30 ans, sera à jamais celle qui a apporté à la France la première médaille olympique de son histoire en surf, en s’imposant lors de la petite finale face à la Costaricienne Brisa Hennessy.
Pensionnaire depuis plusieurs années de la 2e division du surf mondial, les Challenger Series, Kauli Vaast a souvent été capable de battre les meilleurs surfeurs du circuit élite sur ce spot, comme en 2022 quand il a atteint la finale du Tahiti Pro sur invitation. «Mon but désormais, c’est de me qualifier sur le Championship Tour [CT, le circuit élite du surf, ndlr] et c’est ce que je vais continuer à faire mais c’est un boost énorme pour la confiance», a dit Vaast peu après sa victoire. «Il a ses objectifs. Il veut se qualifier dans l’élite mondiale, il veut gagner une étape ici à Teahupo’o sur le CT», a précisé son entraîneur. «La médaille d’or c’est fait, il va profiter de ce moment et ensuite il va repartir au travail», a-t-il ajouté.
Liesse à Tahiti
Kauli Vaast a grandi à Mahina, dans le nord de Tahiti, avant de s’installer avec ses deux parents véliplanchistes face à la vague de la presqu’île, rendue célèbre dans le monde entier au début des années 2000. Sa victoire a suscité rapidement des démonstrations de joie un peu partout à Tahiti. Sa mère, en revanche, n’a pas voulu voir son fils surfer : «Quand il fait les compétitions à Tahiti, je fais le jardin», a déclaré Natou Vaast, se fiant aux cris des voisins pour connaître les résultats.
Kauli Vaast avait éliminé son ami et coéquipier Joan Duru en quart de finale, puis le Péruvien Alonso Correa en demi. Il succède comme champion olympique de surf au Brésilien Italo Ferreira, titré en 2021 à Tokyo pour la première apparition du sport.