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«L’ambiance était incroyable, réagissait Antoine Dupont ce mercredi après le premier match de l’équipe de France de rugby à VII – un nul (12-12) face aux Etats-Unis, qui y voyaient une victoire inespérée. On avait envie de bien faire.» Trop ? Car les Bleus ont surtout été fébriles, au moment de leur entrée en lice, deux jours avant tout le monde, dans un Stade de France empli à ras bord (70 000 spectateurs), rappelant que la possibilité d’une élimination avant même la cérémonie d’ouverture, jusqu’alors balayée par tous d’un revers de main, n’était pas totalement à exclure. Avant de se rattraper, dans la soirée, lors de leur deuxième match de poule, avec une victoire difficile face à l’Uruguay, qui répondait du tac au tac aux deux premiers essais français avant de finalement céder après le troisième (19-12).
Il faut dire qu’outre l’ambiance survoltée, à laquelle les septistes sont habitués en tournée, la pression qui pesait sur eux était énorme. L’équipe est jeune – un seul joueur, Stephen Parez-Edo, a déjà connu l’expérience des Jeux olympiques –, elle se coltine le rôle de favorite depuis sa victoire au Seven Series de Madrid, qui lui donne le statut de championne du monde, et elle s’est mis en tête, selon son coach Jérôme Daret, de «lancer une dynamique pour tout le reste de la sélection olympique française».
Trois coups de bâton
N’empêche que la journée s’annonçait plus facile, face à deux adversaires plus faibles sur le papier. Mais au rugby à VII, version accélérée du rugby à XV, ce n’est pas si simple. Le capitaine Paulin Riva : «Cette année, tout le monde a réussi à gagner contre tout le monde.» Ses coéquipiers, unanimes : «Tout peut s’écrouler en un instant», «les compteurs sont systématiquement remis à zéro», «Il ne faut sous-estimer aucun adversaire»… Le répéter n’a donc pas suffi face aux Américains, plus pragmatiques durant les rares moments où ils n’ont pas été cantonnés dans leurs 22 mètres et mieux organisés en regroupement. Un ruck mal négocié par-ci, un en-avant par-là, des petites difficultés sur les ailes… l’équipe de France encaissait deux essais, et ne parvenait pas à en marquer plus de deux malgré sa domination.
De quoi soudain souffler le public, après une après-midi pourtant partie sur les chapeaux de roues, dès l’apparition du demi d’ouverture néo-zélandais retraité Dan Carter, invité à taper les «trois coups» de bâton. «A la française, comme au théâtre», précisait le speaker, comme cela se fera pour toutes les compétitions olympiques. Heureusement, le Kenya et le Japon, fringants outsiders face à la Nouvelle-Zélande et à l’Australie, remettront de l’ambiance dans le stade en début de soirée. Avant le soulagement général face à l’Uruguay. Qui ne sera que de courte durée : l’équipe de France affronte dès ce jeudi la redoutable équipe des Fidji (victorieuse de l’Uruguay et des Etats-Unis 40-12 et 38-12), en vue des quarts de finale, programmés dans la foulée.