Inscrivez-vous pour recevoir gratuitement notre newsletter Libélympique tous les matins pendant les Jeux.
Les filles du basket voulaient imiter les garçons. Se créer une place suprême en finale pour tenter de faire vaciller les invincibles Américaines. Elles l’ont fait (81-75), à l’issue d’un thriller qui n’avait que peu à voir avec le film des hommes la veille. Celle-là, les Françaises l’ont glanée on ne sait trop où, tant elles ont été d’une maladresse terrible (30 %), normalement rédhibitoire à ce stade. Son artilleuse phare, Marine Johannès, passant à côté de sa soirée. Une bizarrerie qui peut s’expliquer ailleurs. La France l’a paradoxalement emporté grâce à son adresse diabolique aux lancers francs (28 points, à 88 %). Par le nombre de ballons volés (14 contre 4), aussi, apportant d’autres munitions offensives.
Tout du long, ce France-Belgique, nouveau tube du basket féminin, rivalité naissante entre deux sélections au top de l’échiquier européen, n’avait de toute façon rien de vraiment rationnel. Une demie olympique en forme de valse à trois temps décousue, où chaque équipe a eu son moment. Pour les Bleues, c’est souvent le même : ce laps de temps à cheval entre les deux premiers quart-temps, lors duquel les Françaises mettent la gomme et creusent un écart. Menées 17-10, elles ont passé un dévastateur 19-1. Les mains actives des avants bleues ont permis de récupérer un nombre incalculable de ballons belges. Le problème, c’est que dans la foulée, elles ont connu une mauvaise passe du même acabit : un 22-0 encaissé cette fois à cheval entre le second et le troisième quart. Au basket, on appelle ça deux énormes «runs», ces suites de points marqués d’affilée.
Tempo trop lent
Par petites touches, les Françaises ont laissé revenir les Belges toutes seules dans le match. Des paniers presque évidents de Marine Johannès ou Leïla Lacan lâchés en route, un ballon volé par-ci, une joueuse zappée en défense par-là. Et avant la pause, voilà que les «Belgian Cats» avaient déjà repris les rênes du match, cinq longueurs devant.
Lorsqu’elles étaient dans les cordes, les Belges ont notamment profité du manque d’inspiration offensive français. Sur jeu placé, l’escouade d’Iliana Rupert a vagabondé sur un tempo trop lent, lançant ses systèmes alors que l’horloge des 24 secondes (le temps imparti pour tirer au panier avant que la possession ne se termine) n’indiquait plus que 10 secondes. Souvent, avec la même issue : un ballon balancé en déséquilibre avec une joueuse sur les cotes. D’où ce pourcentage de réussite calamiteux. La circulation de balle, moins fluide qu’à l’accoutumée, n’a pas permis de mettre les shooteuses tricolores dans les meilleures dispositions. Gabby Williams s’entêtant longtemps dans des initiatives isolées, et des tirs forcés. Et ratés.
Remake de 2012
Quand l’affaire s’est enfin stabilisée, il a fallu s’occuper pour de bon du danger numéro 1 d’en face : Emma Meesseman. La Flamande, meilleure marqueuse du tournoi, est le cœur du réacteur belge. Celle par qui tout passe et repasse. La «Zizou du basket», a même osé dire le sélectionneur français des Belges, Rachid Meziane, jadis dans le staff des Bleues sept années durant, Tokyo 2021 compris. Comparaison douteuse, même si la poste 4 a, comme redouté, abattu un chantier considérable. Des deux côtés du parquet.
Avec, en prime, ce shoot à trois points à huit secondes de la sirène pour envoyer tout le monde en prolongation. Insuffisant, cependant, pour empêcher les coéquipières d’une Gabby Williams finalement renversante (18 points) de rêver. Dimanche, la route va très clairement s’élever, face aux Américaines pour un remake de la finale de 2012. A l’époque, les «Braqueuses» de Céline Dumerc avaient oublié de charger les armes (56-90). Là, il faudra tirer juste.