Menu
Libération
La fête est finie

Paris 2024 : les cinq moments forts de la parade des champions samedi sur les Champs-Elysées

JO Paris 2024dossier
Près de 70 000 spectateurs sont venus ce samedi à Paris adresser d’ultimes hourras aux athlètes français, mais aussi aux volontaires et autres petites mains qui ont contribué à la réussite de ces olympiades parisiennes.
La parade des champions s'est déroulée en haut des Champs-Elysées, aux abords de la place de l'Etoile samedi 14 septembre 2024. (Ed Jones/via REUTERS)
publié le 14 septembre 2024 à 21h29

Cette fois ça y est. Les Jeux de Paris, c’est définitivement fini. Commencées sous des trombes d’eaux, les XXXIIIe olympiades organisées en France se sont conclues sous un ciel bleu, le temps d’un dernier après-midi de fête. Il y avait évidemment des «Léon» (Marchand), «Félix» (Lebrun), «Antoine» (Dupont) mais aussi des «Aurélie» (Aubert), beaucoup de «Marie-Jo» (Pérec). Des «Tony» (Estanguet), mais peu d’«Emmanuel» (Macron) ou de «Michel» (Barnier). Il y avait des centaines de supporters en bleu-blanc-rouge, des nuées de phryges rouges et des sourires partout. Libé vous résume ce samedi de fête olympique en cinq moments marquants.

Teddy Riner commandeur de l’ordre national du Mérite

Etait-ce en raison de sa décoration pas comme les autres que Teddy Riner était le seul athlète à porter un costume bleu foncé ? «Merci merci merci», lance le judoka à la foule qui hurle en retour «Teddy, Teddy, Teddy !!!» Samedi, il était la star parmi les stars. Doré à Londres (2012), Rio (2016) et Paris (2024), le mythe français du judo, déjà distingué chevalier (2013) et officier (2021) de la Légion d’honneur, était le seul à être en mesure d’être promu au grade de commandeur de l’ordre national du Mérite. Avant cela, il a fallu faire la bise au président, lequel n’a pas pu s’empêcher de lui remettre sa cravate. Avant de finalement lui remettre la distinction sous l’Arc de Triomphe, au milieu des autres médaillés. Et sous les vivats de la foule.

Le défilé, encore trop court

Il y avait pourtant eu le précédent de 2018, lorsque le bus transportant les Bleus du foot champion du monde, sur ces mêmes Champs, était passé vitesse grand V sur l’artère, suscitant la détresse du public, qui avait patienté des heures pour n’en profiter que quelques minutes. Cette fois, le grand catwalk de 280 mètres de long sur lequel ont défilé les athlètes devait rendre la parade bien plus longue afin que le public en prenne plein les mirettes. En réalité, ce fut encore un peu court. Et s’il était impossible de louper le grand Teddy, certains ont peiné à reconnaître Léon Marchand ou Antoine Dupont au milieu de la centaine d’athlètes portant le même survêtement blanc siglé Equipe de France.

La joie et… la nostalgie des athlètes

Ils ont unanimement adoré. Médaille soigneusement disposée dans la poche gauche, l’escrimeur Enzo Lefort valide le défilé : «Ça prolonge un peu la fête et surtout ça détend. On voit ça comme une occasion pour les personnes qui n’ont pas pu goûter à la magie des Jeux d’avoir son essence la plus pure. C’est trop bien», s’enthousiasme le médaillé de bronze en fleuret par équipes. «On est très émus. On attendait les Jeux depuis des années. Il y a eu un grand scepticisme auprès de la société française et des athlètes. Maintenant, de finir cette fête avec tout le monde pour clôturer tout ça avec tout le monde c’est génial», souriait Nelia Barbosa, en argent la semaine dernière en para-canoë. La vice-championne paralympique ressent déjà beaucoup de nostalgie. «Je me rends compte de la chance que j’ai, à quel point ça va marquer ma vie.»

Le public français, toujours et encore au top

Ils étaient nombreux à venir acclamer une dernière fois leurs héros estivaux. Et encore une fois, les 70 000 personnes tirées au sort pour participer gratuitement à l’événement ont été à la hauteur. Accolée à l’une des grilles qui donnent sur la place de l’étoile, Nana exulte. La jeune femme de 23 ans, consultante en IA et venue de Vélizy (Yvelines) a «profité à fond» des JO. «On a vibré avec les athlètes olympiques et paralympiques, certains avec des histoires incroyables», se souvient celle qui a «rafraîchi» constamment la page de la mairie de Paris dès l’ouverture de la billetterie pour être sûre d’avoir un sésame pour la parade. «C’était impossible que je ne sois pas là !» Nicolas, 47 ans, ne pouvait pas manquer le cortège sur l’avenue avec ses deux filles : sa femme est dedans et déambule avec les volontaires de Paris 2024. «C’est l’aboutissement de deux mois de travail pour elle. Ça a été un gros sacrifice pendant cette période avec des horaires de nuit. C’est une jolie reconnaissance. Défiler sur les Champs, c’est un beau symbole.»

L’émotion de Marie-José Pérec

«Marie-Jo ! Marie-Jo !» Impossible pour le quidam agglutiné derrière les rubalises de louper Marie-José Pérec sur les Champs. Affublée d’un costume entièrement rouge, la championne olympique, ultime porteuse de la flamme lors de la cérémonie d’ouverture, a monopolisé l’attention autant qu’elle a profité de l’événement. «Il faut qu’on garde en tête ces moments», a insisté la Guadeloupéenne, non sans émotion. «J’ai vécu ma best life ! Qu’est-ce que c’est bon de vivre ces Jeux par procuration», s’amuse-t-elle, tout en redisant sa fierté envers les athlètes. «C’était fabuleux, merci.»