Il semble en lévitation. Après avoir dompté une belle vague, le Brésilien Gabriel Médina s’est envolé quelques mètres au-dessus de l’eau, index pointé vers le ciel, comme pour signifier qu’il venait d’achever une prestation hors du commun. Son pied est toujours attaché à sa planche de surf, qui elle aussi flotte dans le ciel nuageux de Teahupoo, en Polynésie française. Cette image du triple champion du monde (2014, 2018 et 2021), surnommé «le Magicien», a été capturée par le photographe de l’Agence France Presse (AFP) Jérôme Brouillet ce lundi 29 juillet, lors du troisième tour des épreuves de surf à Teahupoo (Tahiti).

En plus d’être au centre de cette photo rapidement devenue virale – et prise avec une telle précision que certains ont d’abord soupçonné l’utilisation de Photoshop ou de l’intelligence artificielle, rapporte le Guardian –, la figure de proue de la «Brazilian Storm» a obtenu le meilleur score dans l’histoire olympique de ce sport, avec la note de 9,9 sur 10. Et logiquement le meilleur score de cette troisième journée de compétition.

Le cliché a pu être immortalisé par Jérôme Brouillet, présent à bord d’un bateau à proximité naviguant sur un océan agité, car «les conditions étaient parfaites, explique-t-il auprès du Guardian. Les vagues étaient plus hautes que ce à quoi nous nous attendions.» Le photographe de l’Agence France Presse, dont le compte Instagram regorge de photos impressionnantes de surfeurs, ajoute : «Medina était au départ à l’arrière de la vague, et je ne le voyais pas. Mais il a surgi d’un seul coup, et j’ai pris quatre photos, dont celle-ci. Ce n’était pas difficile de prendre la photo. Il s’agissait plutôt d’anticiper le moment et l’endroit où Gabriel allait décoller.» Jérôme Brouillet précise également que sa proximité avec la star brésilienne du surf l’avait «préparé» à saisir ce moment. Medina est en effet un habitué de ce genre de célébration à la fin d’une vague.

Sur son compte X, le photographe, surpris de la viralité de sa photo, écrit avec un trait d’humour : «Bon. J’ai appuyé sur le bon bouton cette fois.» Humble, le professionnel ne manque également pas de saluer le travail de ses autres collègues photographes, dont six étaient présents à ce moment précis. «Ce n’est pas vraiment une photo de surf, donc elle attire l’attention d’un plus grand nombre de personnes […]. Mais c’est certain que tout le monde l’aura oubliée d’ici la semaine prochaine», conclut-il, toujours «un peu choqué» des centaines de notifications qu’il reçoit sur son téléphone.