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JO de Paris 2024 : les «Diables rouges» de Bagnolet entretiennent la flamme de la lutte française

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JO Paris 2024dossier
Les trois lutteurs qualifiés, Mamadassa Sylla, Koumba Larroque et Améline Douarre, sont tous licenciés dans la même salle historique de Bagnolet où les résultats sportifs n’ont jamais fait oublier la mission sociale, chevillée au corps de ses encadrants. Et dont Sylla, pur produit du club, est l’incarnation.
Le lutteur bagnoletais Mamadassa Sylla, à Bakou (Azerbaïdjan) le 5 avril. (Kadir Caliskan/Getty Images)
publié le 6 août 2024 à 19h00

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Mamadassa Sylla, dit «Baba», a l’habitude de dire que c’est la lutte qui est venue le chercher, pas l’inverse. Un peu comme tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents communistes, tout le monde n’a pas la chance de grandir à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), à un jet de pierre de la plus belle usine à lutteurs français, les «Diables rouges» («de 1980 aux années 2000, deux jeunes Bagnoletais sur trois ont pratiqué la lutte», assure le club sur son site). Pour Sylla, ça commence il y a vingt ans. Un été coincé au quartier, en centre de loisirs, un peu trop d’énergie à revendre. L’animateur, forcément, est lutteur. «Les gars, au lieu de faire n’importe quoi, venez à la lutte», tente l’ancien. «J’étais pas trop partant, raconte Sylla, mais on l’a suivi.» L’éducateur rouvre le club désert en plein été pour les gamins. «On s’est fait des petits combats de rigolade, des chamailleries, mais on a kiffé, poursuit l’athlète de 31 ans. Alors on y est retourné, jusqu’à la rentrée et les vrais entraînements. Là, c’était moins marrant.»

L’ado, pétri de facilités, est dilettante. Les copains préfèrent le foot. «Baba, comment dire… hésite Didier Duceux, l’emblématique président du club. C’était un pur petit Bagnoletais, grosse personnalité pas