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Patience

JO de Paris 2024 : les footballeurs tricolores tiennent leur finale olympique

JO Paris 2024dossier
Face à une équipe égyptienne athlétique, composée de joueurs évoluant pour la plupart au pays et supérieurement préparés, les Français se sont imposés après prolongations (3-1). Ils affronteront l’Espagne en finale vendredi au Parc des Princes.
De la tête, Jean-Philippe Mateta convertit en but une magnifique remise du défenseur de Fribourg Killian Sildillia, faisant prendre l'avantage aux Bleus. (Silvia Izquierdo/AP)
publié le 6 août 2024 à 0h02

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Quarante ans après Los Angeles, les Bleus du foot retrouveront une médaille olympique. Le foot a mauvaise presse lors de ces Jeux de Paris 2024 mais on se demande bien ce que l’on pourrait trouver à redire sur le match réalisé par les hommes du sélectionneur Thierry Henry, vainqueurs (3-1 après prolongations) de l’Égypte lundi 5 août à Décines en demi-finale du tournoi, au terme d’un match qui a longtemps senti le coup fourré. Tout comme sur l’ensemble de leur tournoi d’ailleurs, qui aura sorti le foot français du mépris dans lequel il tenait le foot olympique depuis deux décennies.

Il y avait un champion olympique sur la pelouse du stade de Décines : Rogerio Bra Micale, titré avec ses compatriotes brésiliens à Rio en 2016, et coach des Pharaons. Il faut voir dans le recrutement du sélectionneur un repère mais aussi une ambition, celle d’une Fédération africaine mettant ses œufs dans le panier olympique, un objectif moins couru et plus réaliste qu’une Coupe d’Afrique des Nations ou une qualification en Coupe du monde. Mahmoud Saber et consorts ont assez vite montré ce qu’ils étaient venus faire dans le dernier carré du tournoi : une équipe athlétique, composée de joueurs évoluant pour la plupart au pays, supérieurement préparée quand les sélectionneurs des équipes européennes ont dû mendier auprès des clubs pendant des mois pour avoir les joueurs.

Un football de forge, défensif et intense, où la modestie générale – ceux-là savent ce qu’ils valent – exacerbe les qualités d’opportunisme. Les Bleus auront ainsi passé la première mi-temps à galérer, perdant dans les duels l’avantage technique patiemment construit dans leurs années de formation. On confesse s’être pris à aimer ce football olympique différent, où une équipe disciplinée organisée autour d’une sorte de référent (Mohamed Elneny, sept saisons à jouer les utilités à Arsenal, aujourd’hui au Qatar) a encore le pouvoir d’appuyer là où ça fait mal. 0-0 aux citrons, chaque équipe fait un match différent.

Le message du sélectionneur des Bleus, Thierry Henry, est transparent comme l’eau claire : patience. Ça va venir, les gars. Mais ne me perdez pas ce foutu ballon qu’attendent les Egyptiens pour nous planter. Ils vont le perdre quand même. Et celui-ci va revenir vers Mahmoud Saber au cœur de la surface, lequel élimine deux défenseurs tricolores sur le même crochet pour allumer les filets de Guillaume Restes (1-0, 62e). Magnes Akliouche en tête, les milieux tricolores vont alors jouer beaucoup, beaucoup plus vite. Alexandre Lacazette et Loïc Badé ont ainsi trouvé les poteaux égyptiens sur la même action (74e), signe d’une pression tricolore féroce et aveugle contraignant leurs adversaires à rendre très vite le ballon. La défense ne peut que craquer : Michael Olise troue le milieu égyptien et sert Jean-Philippe Mateta plein axe, qui égalise de près (1-1, 83e). Les ischio-jambiers pris dans le ciment, Omar Fayed prend un rouge dès le début des prolongations.

Dès lors, le seul suspens repose sur le moment où les Bleus vont plier l’affaire. Mateta, de la tête, convertit en but une magnifique remise du défenseur de Fribourg Killian Sildillia (2-1, 99e) et les Egyptiens n’ont plus que leur cœur à y mettre. A ce niveau, c’est bien peu. Olise ferme le match du plat du pied gauche (3-1, 108e), les tricolores conservant ensuite le ballon sous les «Olé» du public. Finale vendredi au Parc des Princes contre la Roja espagnole.