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La dernière journée des compétitions d’escrime, ce dimanche 4 août au Grand Palais, s’est achevée par une septième médaille, de bronze, pour les Français, avec les fleurettistes hommes qui étaient tenants du titre. L’objectif annoncé par Jean-Yves Robin, le directeur technique national (DTN), avant les Jeux était de huit médailles dont quatre en or. Avec sept breloques dont une seule en or, quatre en argent, deux en bronze, il n’est atteint ni quantitativement ni qualitativement. Et surtout, aucune des six équipes en lice n’a remporté de titre. Ceux qui font la grandeur d’une nation de bretteurs.
«On a fait de très bons Jeux olympiques, ils auraient pu être excellents, veut positiver Jean-Yves Robin appelé à tirer le bilan. On est un peu en deçà de nos prévisions. Et ça manque d’or.» C’est sûr. Une seule médaille jaune pour la France décrochée par la sabreuse Manon Apithy-Brunet lors d’une mémorable soirée avec cette finale franco-française contre Sara Balzer. La 4e place des sabreuses par équipes n’en est que plus frustrante, alors qu’elles partaient grandissimes favorites.
«Analyse à 360 degrés»
«Pas de titre par équipes, c’est une petite déception, concède le DTN. Beaucoup d’attentes n’ont pas été concrétisées. Pourtant, toutes les équipes étaient compétitives. Pour certaines, ça s’est mal goupillé pour des raisons X ou Y.» Forcément, on pense aux épéistes hommes, eux aussi favoris pour l’or et finalement quatrièmes. Pouvait-il en être autrement après une année de préparation marquée par une fronde de Cannone et Borel, un putsch contre leur entraîneur et un énième épisode des guéguerres entre la fédération et les tireurs qui préfèrent se préparer dans leur club qu’à l’Insep ? On sentait bouillir Gauthier Grumier, leur entraîneur, après la défaite de ses troupes dans le match pour la médaille de bronze. «Un bilan va être fait. Quand il sera fait, chacun pourra faire son autocritique. Je ne ressens pas de la frustration mais de la colère.»
En termes plus diplomatiques, Jean-Yves Robin annonce un serrage de vis à venir, pour remettre de l’ordre dans la maison épée. «On fera une analyse à 360 degrés de ce qui s’est passé pour préparer un projet pour la prochaine olympiade dans des conditions un peu plus calmes. Vous aurez peut-être un peu moins d’articles à écrire.»
«C’était une vraie dinguerie»
De cette semaine d’escrime qui s’achève, on retiendra aussi le cadre grandiose du Grand Palais et la formidable ferveur du public qui a soutenu les Français jusqu’à l’ultime touche du dernier combat. Tous les tireurs en sont restés babas. Certains se sont nourris de cet enthousiasme. Il est resté sur l’estomac d’autres. «On ne tire pas tous les week-ends devant 8 000 personnes, commente Jean-Yves Robin. C’est quelque chose à laquelle on ne peut pas forcément se préparer. Ça en a galvanisé certains, d’autres se sont mis trop de pression en se disant qu’ils devaient avoir des résultats à la hauteur des attentes du public, peut-être que ça les a inhibés.» Cette ambiance, «c’était une vraie dinguerie», s’enthousiasmait le sabreur Boladé Apithy. Un peu plus dingue que les résultats des Français.