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Libération
Justice sportive

JO de Paris 2024 : l’escrimeuse française Ysaora Thibus innocentée après un contrôle antidopage positif

La championne du monde de fleuret en individuel 2022 et vice-championne olympique par équipe à Tokyo était suspendue depuis début février après un contrôle positif à l’ostarine, un agent anabolisant. La Fédération internationale d’escrime ou l’agence mondiale antidopage disposent de 21 jours pour faire appel.
Ysaora Thibus pendant la Coupe du monde en janvier. (Victor Joly/PRESSE SPORTS)
publié le 21 mai 2024 à 13h00

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La route vers Paris se dégage pour Ysaora Thibus. L’escrimeuse française a été innocentée par le tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d’escrime, qui n’a prononcé aucune sanction à son encontre. «C’est important que mon intégrité soit reconnue», a déclaré la fleurettiste mardi 21 mai après l’annonce de la décision par son avocate. Elle était écartée de la compétition depuis début février, en raison d’un contrôle positif à l’ostarine, un agent anabolisant. Entendue la semaine dernière à huis clos, la vice-championne olympique par équipes de Tokyo a plaidé avec succès la «contamination par fluide corporel» via son compagnon.

«C’est beaucoup d’émotions et énormément de joie. Même physiquement, il y a un énorme soulagement. Je ressentais un tel poids ces derniers mois, a réagi la championne du monde en individuel de 2022 par téléphone auprès de l’AFP. Au vu de la situation, je n’ai commis aucune négligence. J’ai toujours voulu gagner d’une certaine façon, en accord avec mes valeurs.»

Immense chance de médaille pour la France, La tireuse de 32 ans demeure toutefois sous la menace d’un appel entre autres de la FIE ou de l’agence mondiale antidopage (AMA) qui disposent de 21 jours pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à compter de la notification de la décision motivée. Mais l’avocate de la sportive n’y croit pas trop. «Il y aurait une procédure sur le fond, avec des délais très longs, a expliqué Me Joëlle Montlouis. La seule possibilité (pour empêcher la présence d’Ysaora Thibus aux Jeux olympiques serait une deuxième procédure qui viserait à obtenir des mesures provisoires, telles que donner un effet suspensif à la décision».

Produit entré dans son organisme via les fluides corporels de son compagnon

Par le biais d’analyses comparées de mèches de cheveux et d’ongles, la Guadeloupéenne a réussi à démontrer que l’ostarine détectée dans son échantillon le 14 janvier lors de l’étape de Coupe du monde à Paris était entrée dans son organisme via les fluides corporels de son compagnon Race Imboden, ex-escrimeur américain de haut niveau. Le toxicologue à l’œuvre dans son équipe de défense, Jean-Claude Alvarez, avait déjà permis de réduire la sanction de la joueuse de tennis Simona Halep, de quatre ans à neuf mois de suspension en appel.

La défense par la contamination croisée avait déjà permis de blanchir le joueur de tennis Richard Gasquet, innocenté en 2009 après un contrôle positif à la cocaïne, mais aussi la vice-championne olympique de canoë en ligne canadienne Laurence Vincent-Lapointe ou la joueuse américaine de softball Madilyn Nickles en 2020.

Interdite d’accès aux structures d’entraînement fédérales pendant la durée de sa suspension, Ysaora Thibus assure s’être «maintenue physiquement en forme». «Depuis mes 7 ans, j’ai grandi en faisant de l’escrime quasiment tous les jours. En être privée, c’était compliqué psychologiquement, a reconnu la fleurettiste. Mais l’important était d’être prête. Si j’avais la chance et l’opportunité d’avoir cette décision, il n’était pas envisageable d’arriver complètement fatiguée.» Privé des pistes en compétition depuis janvier, il lui reste une ultime compétition pour se préparer avant les Jeux olympiques : les championnats d’Europe à Bâle (Suisse) du 17 au 23 juin.