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Participera ? Ne participera pas ? L’horizon olympique de la fleurettiste Ysaora Thibus s’est assombri lundi avec la notification de l’appel de l’Agence mondiale antidopage opposée à la non-suspension de l’escrimeuse, qui doit entrer en lice le dimanche 28 juillet dans l’épreuve individuelle sous la verrière du Grand Palais pour son entrée dans les JO. La fleurettiste de 32 ans, peut donc participer au tournoi de fleuret féminin dimanche ainsi qu’à l’épreuve par équipes le jeudi suivant mais elle risque l’annulation de son résultat, donc d’une éventuelle médaille en cas de sanction confirmée par le Tribunal arbitral du sport en appel.
MK2866
Les avocats de la fleurettiste ont confirmé lundi l’appel de l’AMA, annoncé par le journal L’Equipe. «L’AMA n’a pas demandé la suspension provisoire dans la notification d’appel reçu aujourd’hui», précise à l’AFP son conseil Maître Thierry Chiron. Thibus, championne du monde en 2022, a été contrôlée positive à l’ostarine, un agent anabolisant, suite à l’étape française de Coupe du monde, le 14 janvier, à Paris. Le tribunal indépendant de la Fédération internationale d’escrime l’avait finalement innocentée. A renfort d’études, Thibus avait plaidé la contamination par fluides corporels avec son compagnon Race Imboden. L’ex-escrimeur américain avait «admis prendre en secret du MK2866 (autre nom de l’ostarine, ndlr) pour développer ses muscles qui n’étaient plus stimulés depuis un an et sa retraite», précisait dans une étude le professeur Jean-Claude Alvarez, toxicologue membre de l’équipe de défense de l’escrimeuse de 32 ans.
«Lésion ligamentaire»
Interdite des pistes d’escrime avant son blanchiment, Thibus les avait retrouvées mi juin aux championnats d’Europe à Bâle (Suisse) après son blanchiment. Elle avait abandonné au deuxième assaut de la phase de poule, foudroyée par une «lésion ligamentaire» au genou. La fédération française d’escrime l’avait néanmoins sélectionné pour les Jeux.
«Je me suis battue pour cette chance de faire les Jeux à la maison, expliquait l’escrimeuse lors de sa dernière prise de parole, un sujet diffusé samedi dans le journal de 13 heures de France 2, tourné le 12 juillet. Je me suis rendu compte que je savais faire beaucoup de choses mais pas abandonner, assurait-elle. J’ai hâte de voir cette Ysaroa qui a traversé tout ça mais qui n’a pas donné son dernier mot.»
Jeudi, l’arbitrage entre le risque de perdre une éventuelle médaille en cas de sanction en appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et les chances d’en décrocher une sans sa fleurettiste n° 1 a été tranché par la Fédération française d’escrime : Ysaora Thibus disputera bien les épreuves individuelles et par équipes. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) s’est rangé à cette position.
Ses coéquipières sont-elles prêtes à assumer ce risque ? «Absolument, a assuré Yann Detienne, le patron du fleuret féminin. Elles ont eu un échange toutes les quatre. Elles ont posé des choses. Après, nous, on a échangé avec les filles, sans Ysaora, pour poser l’ensemble des données et leur version a été la même et identique. Il y a de vraies valeurs humaines chez elles», a-t-il salué. Il y a un collectif qui a une histoire, qui est fort. Ce choix, je pense qu’on est obligé de le respecter. Parce que, encore une fois, c’est leur projet. On est des acteurs facilitants, là pour les accompagner. Leur position a été très claire. Donc, la question ne se pose plus. En tout cas, de notre côté.»
Mise à jour le 24 juillet à 10 h 30 avec la décision de la Fédération française d’escrime et du CNOSF de maintenir Ysaora Thibus