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Trois ans de travail, huit artisans, 60 kg de laine, 19 teintes. Le Mobilier national a présenté ce mardi 12 mars à Paris une tapisserie haute en couleur réalisée pour les Jeux olympiques à partir d’une œuvre de la dessinatrice, peintre et cinéaste franco-iranienne Marjane Satrapi.
Le triptyque qui mesure trois mètres de haut et neuf de large représente une tour Eiffel et deux athlètes homme et femme brandissant la flamme olympique. Le panneau de gauche représente une lanceuse de javelot, allusion à l’affiche des Jeux olympiques de Paris en 1924, celui de droite fait référence au skateboard et au breaking, deux disciplines nouvellement intégrées au programme des JO.
«J’aime cet esprit fédérateur»
Le choix d’athlètes des deux sexes évoque la parité de l’événement, qui comptera cette année le même nombre de participants hommes et femmes pour la première fois de l’histoire olympique. «Le cahier des charges était énorme, a déclaré Marjane Satrapi à l’AFP. Il fallait que j’intègre la référence au passé, le futur, la parité, les nouveaux sports… alors on a imaginé ce triptyque.»
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Autrice de bandes dessinées mais aussi peintre et réalisatrice, Marjane Satrapi s’est fait connaître mondialement avec la bande dessinée et le film Persepolis, témoignages poignants du basculement de son destin avant et après la révolution islamique en Iran.
L’œuvre de l’artiste, qui vit à Paris, avait été la première annoncée en 2021 dans le cadre de l’Olympiade culturelle portée par le ministère de la Culture, une programmation artistique visant à lier art et sport à l’occasion des Jeux (26 juillet-11 août).
Marjane Satrapi, «passionnée de skateboard» quand elle était enfant «adore (aussi) regarder le football : dans un stade de foot, on trouve un milliardaire et un ouvrier qui regardent le même match, avec la même passion. J’aime cet esprit fédérateur que l’on peut trouver dans la compétition sportive.»
«Les valeurs de l’universalisme d’une part, les valeurs françaises d’autre part»
«En imaginant cette collaboration, nous cherchions une artiste qui possède un style d’expression très visuel, comme c’est le cas de Marjane Satrapi», a souligné le directeur du Mobilier national, Hervé Lemoine, à l’AFP. Quelqu’un «qui porte aussi dans sa réflexion, son discours, les valeurs de l’universalisme d’une part, les valeurs françaises d’autre part, qui sont des valeurs d’adoption pour Marjane Satrapi, ce qui porte un message plus fort encore».
La tapisserie sera exposée à partir du 21 juin à l’hôtel de la Marine, surplombant le parc urbain, place de la Concorde, où auront lieu les épreuves olympiques de sports urbains, dont le skateboard et le breaking. L’œuvre rejoindra la collection du Musée des sports de Nice à l’issue des Jeux.