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JO de Paris 2024 : Maxime Grousset, petit papillon dans la cour des grands

JO Paris 2024dossier
A l’issue d’une semaine marquée par une désillusion sur 100 m nage libre puis un abandon sur 50 m, Maxime Grousset a échoué à monter sur le podium du 100 m papillon.
Jeux Olympiques de Paris 2024 - Natation - Demi-finale 1 du 100 m papillon hommes - Arena Paris La Défense, Nanterre, France - 02 août 2024. Maxime Grousset (France) en action. (Evgenia Novozhenina/REUTERS)
publié le 3 août 2024 à 20h51

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Imaginons l’équipe de France de natation campée comme une série pour ados. Florent Manaudou serait le grand du lycée qui fait sa loi. Léon Marchand le timide devenu populaire, à qui tout réussit. Reste un troisième personnage, le beau gosse discret, déterminé à exister au milieu de tout ça. Maxime Grousset en avait l’occasion, en finale du 100 mètres papillon, ce samedi 3 août. Mais pour lui, ça ne s’est pas terminé en happy end : il termine à la cinquième place.

La semaine avait démarré sur une désillusion pour le nageur tricolore. Deuxième temps des séries du 100 mètres nage libre, puis quatrième chrono des demi-finales, le Français lorgnait légitimement sur le podium. Mais mercredi, il avait échoué à la cinquième place, à 22 centièmes du bronze. Il a vite fallu digérer pour mieux repartir, dès le lendemain, à l’assaut du 50 mètres nage libre. Dans la foulée de sa qualification en finale, les médias ont vu surgir le Néo-Calédonien de 25 ans tout sourire, «très content d’avoir su rebondir».

«Moi, j’ai envie de tout faire»

Sauf que, quelques instants plus tard, son staff annonçait qu’il ne participerait pas à la finale, pour mettre toutes ses chances sur le 100 mètres papillon. «Moi, j’ai envie de tout faire, de voir sur le moment comment je sens les choses, confiait le nageur lors du stage final de l’équipe de France avant les JO. Mais Michel [Chrétien, son entraîneur, ndlr] sera là pour me raisonner, me dire ce pour quoi j’ai le plus de chances.» C’est donc en spectateur qu’il a assisté, vendredi, à la médaille de Florent Manaudou sur 50 mètres. Dans la même soirée, ses forces désormais entièrement dédiées à nager le papillon, Grousset terminait deuxième des demi-finales.

Trois centièmes devant lui, Kristóf Milák. Immense spécialiste du papillon, le Hongrois était déjà un obstacle face à Léon Marchand en 200 mètres. Pas si infranchissable que ça, puisque Marchand l’avait dépassé dans la dernière ligne droite, pour s’emparer de l’or olympique. Pour défendre son statut ce samedi soir, un Milák chagriné n’avait pas l’intention de laisser la moindre chance à Grousset. Mais contrairement à son coloc de la semaine, Grousset n’est pas parvenu à s’en défaire. Pire, il a fini doublé par les Canadiens Josh Liendo et Ilya Kharun.

Le défi était d’autant plus grand pour Maxime Grousset qu’il n’est pas, à l’origine, spécialiste du 100 mètres papillon. Plutôt taillé pour le sprint, il s’était maintenu en finale de la distance aux Mondiaux 2023, par simple goût du défi, et l’avait emporté à la surprise générale. «L’année dernière, Maxime a été performant au 100 m papillon sans vraiment le travailler, confirme son coach Michel Chrétien. On a essayé de changer les contenus d’entraînement par rapport à ses résultats aux championnats du monde, et je me suis aperçu qu’on faisait fausse route. Je lui ai dit “écoute, on arrête, on continue à bien se préparer pour la nage libre, et après le reste viendra.”» Le reste n’est pas venu.