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Grands bleus

JO de Paris 2024 : nouvelle médaille d’or pour Marchand, le bronze pour Manaudou

JO Paris 2024dossier
Alignés sur leurs distances respectives, le 200 m 4 nages et le 50 m nage libre, les deux nageurs français disputaient des finales aux saveurs différentes, ce vendredi 2 août. L’un devait parachever sa légende olympique, l’autre conclure sa carrière en beauté.
Au Club France du Parc des Nations à Paris, le 2 août 2024, après la victoire de Léon Marchand lors de la finale du 200 m quatre nages. (Thibaud Moritz/AFP)
publié le 2 août 2024 à 21h11

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Chacun était venu chercher sa quatrième. Une quatrième médaille d’or dans ces Jeux de Paris pour Léon Marchand, déjà sacré – en quatre petits jours – sur 400 m quatre nages, 200 m papillon et 200 m brasse. Une quatrième médaille olympique individuelle pour Florent Manaudou, après avoir raflé l’or à Londres en 2012, l’argent à Rio en 2016 et Tokyo en 2021, sur sa distance fétiche du 50 m nage libre. Le premier n’en est qu’au début de sa carrière, le second a prévu de passer à autre chose après Paris. Mais tous deux ont pris place sur leur plot armés de la même rage. Et ça a payé. Le prodige de 22 ans s’empare de la médaille d’or sur 200 mètres quatre nages, record olympique en prime. Tandis que dans sa spécialité, le vétéran de 33 ans glane le bronze.

Avec ses victoires successives, dont celle en 200 m papillon qui s’est jouée dans une dernière longueur à couper le souffle, Léon Marchand est vite devenu la coqueluche du public français. Autour de la piscine olympique, vendredi 2 août, les tribunes ont encore multiplié les preuves d’amour à leur «chouchou». Pour leurs beaux yeux, le nageur toulousain a déroulé le plan qui a fait ses preuves toute la semaine. Nager tranquillement les séries d’abord. Prendre la direction des opérations sur les demi-finales avant de «récupérer», «faire une bonne nuit», «bien manger et bien boire», ses trois formules magiques. Et pour finir, accélérer encore dans la finale, histoire d’écraser toute concurrence. Après sa demi-finale du 200 m quatre nages. le protégé de Bob Bowman assurait qu’il aborderait sa course de vendredi «comme d’habitude». Tout en notant dans sa to-do-list «profiter de cette finale très spéciale», sa dernière en individuel à Paris : «Ce sera la dernière occasion de vivre un tel moment. J’ouvrirai grand les yeux, ce sera passionnant.»

«Il a une force naturelle qui est sa puissance, qui peut lui jouer des tours»

Florent Manaudou, lui, n’avait qu’une chance d’ajouter une ligne à son histoire olympique. Dans un 50 m, la plus petite distance olympique, rien n’est jamais joué d’avance. En une longueur, n’importe qui peut bousculer l’ordre établi. C’est la course d’un instant. La preuve, jeudi, l’Américain Caeleb Dressel, tenant du titre, n’est arrivé que cinquième des demi-finales. Manaudou, malgré sa casquette de vice-champion olympique, s’est, lui, qualifié de justesse. Après son départ raté et quinze derniers mètres où il a eu du mal à tirer son corps, le sprinter tricolore s’était accroché à la huitième place, le dernier rang valant qualification. Six centièmes de plus et la finale lui aurait échappé.

«Dès qu’il est pris par l’engouement, dès qu’il a envie de bien faire, il a tendance à partir un peu plus en fréquence et à un peu plus déjouer, analysait son préparateur mental, Thomas Sammut, sur le plateau de la chaîne l’Equipe. Il a une force naturelle qui est sa puissance, qui peut lui jouer des tours.» Dans la bouche d’absolument tout le monde – staff, journalistes, coéquipiers –, Manaudou restait quand même «l’homme des grands moments». Celui qui, à 21 ans, avait été capable de gagner l’or olympique sans jamais s’être illustré dans une compétition internationale. Il l’a encore prouvé aujourd’hui.