Appui après appui, le funambule enchaîne les prises. Ses bras et jambes écartés au maximum donnent parfois l’impression d’observer une araignée en mouvement. Personne ne semble le reconnaître parmi les grimpeurs agglutinés sur les parois de la salle Climb’Up du XIIIe arrondissement de Paris en ce matin d’avril. A 20 ans, Paul Jenft est pourtant l’une des figures montantes de l’escalade mondiale, qui espère être l’un des sélectionnés français pour les Jeux de Paris. Le Savoyard qui vise les JO depuis trois ans joue son va-tout à partir de ce jeudi 16 mai, à l’occasion de l’ultime session qualificative olympique qui se déroule en deux temps, d’abord à Shanghai (jusqu’à dimanche) puis à Budapest fin juin.
En Chine, il sera l’un des trois protagonistes côté français pour l’épreuve du combiné, une discipline de l’escalade mixant les épreuves de bloc et de difficulté. Et il aura fort à faire face à certains de ses compatriotes, comme Sam Avezou et Mejdi Schalck, avec qui il s’entraîne quotidiennement à Voiron, non loin de Grenoble où il étudie.
«Jai appris à faire avec ma taille»
Paul Jenft n’est pas un grimpeur conventionnel : mesurer 1,86m n’est pas franchement l’idéal pour se faufiler dans les interstices des blocs, ces ensembles de prises d’une même couleur sur le mur d’une salle qui constitue le parcours à réaliser. La discipline est généralement réservée aux petits gabarits. Pourtant, «je serai beaucoup moins bon» avec 10 centimètres de moins, assure-t-il d’une voix posée, tout en cont