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Des «MVP» entonnés en faveur de Victor Wembanyama. De franches accolades et des sourires retrouvés. A défaut d’être totalement rassurants, les Bleus ont assuré le minimum : l’emporter contre un concurrent direct aux quarts (78-66), dans un stade Pierre-Mauroy reconfiguré en arène olympique incandescente, tellement bouillante qu’il était impossible d’entendre le speaker prononcer le nom des Français. Le moindre rebond bleu est célébré comme un trois points.
Les vice-champions olympiques déboulaient frileux à Villeneuve-d’Ascq, en banlieue lilloise, pas rassurés par leurs quatre revers de rangs. D’abord vainqueurs de Turcs (96-46) puis d’Allemands (90-65) amputés des meilleurs, les Bleus ont balbutié leur basket face à cette même Mannschaft au complet, la Serbie, le Canada et l’Australie. Soit des prétendants au podium, voire au titre, choisis à dessein pour que les Bleus prennent conscience de leur niveau réel. Et éviter la déconvenue de l’an passé : après s’être baladée en préparation, la sélection s’était fracassée au premier tour du Mondial.
«Wemby» a sorti la truelle
Le début des hostilités, ce samedi 27 juillet, n’avait pas de quoi rassurer Vincent Collet. Le Brésil rappelle vite qu’il ne s’est pas extirpé du tournoi de qualification par hasard. Les auriverdes s’appuyant d’emblée sur leurs extérieurs pour enquiller les midrange (ces tirs convertis à deux points en première intention) ou les shoots derrière l’arc. Le papy Marcelinho Huertas, 41 ans, faisant encore un peu de résistance (11 points). Véloces à souhait, les ailiers brésiliens se faufilent dans les intervalles, le cuir circule bien, les Français sont en retard, punis une fois sur deux par les arbitres. Lorsqu’ils ne se font pas piéger sur le moindre pick’n roll (lorsqu’un joueur pose un écran, «roule» vers le panier et se retrouve servi). Tout ce que l’on devrait faire, en quelque sorte.
Menés de 12 points après un 8-0 passé par le Brésil, Batum and co réalisent qu’il y a sans doute quelque chose à faire près du cercle : le plus grand brésilien ne dépasse pas 2,07 m. Au lieu de s’entêter à envoyer des shoots à 3 points qui ne rentrent pas, les Français se rapprochent. «Wemby» sort la truelle, et démarre un joli chantier dans la raquette. Les Français passent un 24-9 pour repartir en tête d’un souffle à la mi-temps.
Réduire au maximum les pertes de balles
Libérés quoique très Wemby-dépendants en attaque, les Bleus ont asphyxié des Brésiliens incapables de finaliser un système ou de conclure une possession par un tir facile, aveuglés par les bras interminables des deux tours tricolores, Gobert et «Wemby». Neuf points seulement d’encaissés dans le troisième quart-temps. Avec ces deux-là toutefois, Collet cherche encore la meilleure formule. Lorsque le Brésil a remis dedans dans le dernier acte, les hôtes ont durci le jeu des deux côtés, «Nico» Batum et Frank Ntilikina rentrant quelques paniers cruciaux. Avant de rejoindre les vestiaires, Batum a parlé de «round d’observation», de «grosse nervosité» pour justifier le retard à l’allumage. De l’ambiance, aussi, mise par les près de 30 000 personnes. «Tu rentres dans la salle, c’est particulier... Ça prenait un peu dans les tripes, c’était impressionnant, même pour les mecs comme moi», a glissé le capitaine des Bleus.
Pour Collet et ses adjoints, les axes de travail dans les prochains jours seront les mêmes. Le plus urgent d’entre eux : réduire au maximum les pertes de balles. Les Français se sont encore délestés d’un nombre incalculable de ballons. Beaucoup trop pour entrevoir une victoire lorsque les choses sérieuses arriveront. Il lui faudra aussi trouver des solutions en attaque, notamment lorsque Wemby n’est pas là. Ce qui implique que les tauliers Evan Fournier (7 points) et Guerschon Yabusele (4 points) se montrent plus et que Vincent Collet les fasse plus jouer. Des statistiques bien trop faibles, pour ceux qui furent nos leaders offensifs sur les dernières compétitions internationales. Un Japon fébrile, défait de 20 points contre l’Allemagne, ressemble à l’équipe idéale pour affiner tout ça dans deux jours. Après, les choses vont sérieusement se corser.