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Libération
Dénouement

JO de Paris 2024 : préavis de grève levé pour les danseurs de la cérémonie d’ouverture

Le syndicat défendant les artistes interprètes SFA-CGT a annoncé, ce mercredi 24 juillet, la levée du préavis de grève pour le jour de la cérémonie d’ouverture après avoir obtenu une «victoire» partielle sur leurs revendications.
Avant la cérémonie d'ouverture sur la Seine, le 4 juillet 2024. (Thibault Camus/AP)
publié le 24 juillet 2024 à 15h25
(mis à jour le 24 juillet 2024 à 19h20)

Le conflit s’est dénoué in extremis, à deux jours de la cérémonie d’ouverture des JO. Le Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT), branche de la CGT spectacle, a annoncé ce mercredi 24 juillet la levée du préavis de grève qui avait été déposé afin de protester contre «de criantes inégalités de traitement» entre les danseurs recrutés pour le spectacle inaugural de vendredi. Les quelque 200 intermittents (sur près de 3 000 artistes mobilisés ce soir-là) qui menaçaient de faire grève ont obtenu une satisfaction partielle de leurs revendications, qui portaient sur deux sujets : le montant des droits voisins versés aux artistes en contrepartie de la diffusion mondiale de l’événement, et l’indemnisation du coût des repas et du logement pour ceux n’habitant pas la capitale ou ses environs.

Concernant les droits, le cachet de base des artistes concernés, oscillant entre 200 et 300 euros, sera doublé «comme le veut l’usage», explique Ghislain Gauthier, le secrétaire général de la CGT spectacle, à Libération. S’agissant des frais en revanche, la société Paname 24 n’a pas cédé à la demande de verser 112,90 euros d’indemnités prévus dans la convention collective des entreprises artistiques et culturelles. Aussi le sujet se réglera-t-il potentiellement aux prud’hommes dans un délai ultérieur.

Inquiétude sur la potentielle pollution au plomb

Cette issue trouvée dans la nuit a fait l’objet d’un vote majoritaire des artistes mobilisés, après deux jours de réunions que l’ancien secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, qui représente les syndicats au sein du comité d’organisation des Jeux, jugeait «très laborieuses». Ont probablement été décisifs «la pression médiatique et le fait qu’on s’approche de la date d’ouverture», avance Ghislain Gauthier. Le comité d’organisation des JO, lui, s’est fendu de quelques phrases en fin de journée ce mercredi pour vanter «un dialogue constructif», et se réjouir que la cérémonie se tienne «dans des conditions satisfaisantes pour tous les acteurs qui y contribuent».

Reste un sujet soulevé mercredi par la CGT Paris : la potentielle pollution au plomb des toits de certains bâtiments sur lesquels se tiendra le spectacle. L’inquiétude porte sur le fait que les toitures, qui peuvent être érodées, en contiennent, mais aussi que l’incendie de Notre-Dame, en 2019, en a dispersé de grandes quantités dans les environs. Or face aux risques de maladies parfois graves causées par ce composant (saturnisme), l’INRS rappelle sur son site que le Code du travail «fixe pour le plomb et ses composés une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) réglementaire contraignante de 0,1 mg /m3, à ne pas dépasser en moyenne sur 8 heures dans l’atmosphère des lieux de travail». «On veut savoir si un relevé a été fait, comme le prévoit le Code du travail», explique Ghislain Gauthier. La question ne fait pas l’objet d’un préavis de grève, mais la CGT Paris appelle les techniciens et danseurs à exercer leur droit de retrait.

Mis à jour à 19 h 20 avec la réaction du comité d’organisation des Jeux.