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Echantillons

JO de Paris 2024 : quatre athlètes sur dix ont subi un contrôle antidopage, cinq cas positifs détectés

JO Paris 2024dossier
Plus de 4 150 sportifs ont été contrôlés durant la quinzaine olympique cet été, soit «la plus grande proportion» d’athlètes jamais testés, affirme dans un document publié ce jeudi 19 septembre l’International Testing Agency, en charge du programme antidopage pendant les Jeux.
A Paris, le 21 juillet. (Michael Kappeler/PictureAlliance. Icon Sport)
publié le 19 septembre 2024 à 16h03

Jamais un événement sportif n’avait été autant scruté par les autorités de l’antidopage. Près de 39 % des athlètes ont été testés pendant les Jeux olympiques de Paris et cinq cas positifs détectés à ce stade, détaille ce jeudi 19 septembre l’International Testing Agency (ITA). Créée en 2018 et financée en partie par le Comité international olympique (CIO), l’ITA planifie, organise et gère les résultats des contrôles antidopage pendant les Jeux. Elle a déjà œuvré à Tokyo en 2021 puis à Pékin en 2022 et gère aussi le programme antidopage du Tour de France et de plusieurs disciplines sportives.

Au total sur ces Jeux, 6 130 échantillons (urine, sang, sang séché) ont été prélevés émanant de 4 770 contrôles sur 4 154 sportifs, selon l’ITA. Une augmentation de 4 % par rapport à Tokyo 2020 et de 10 % par rapport à Rio 2016. Soit «la plus grande proportion» de sportifs jamais testés, selon l’ITA, conforme aux objectifs que l’agence s’était fixés au printemps. Ces contrôles ciblés ont eu lieu entre l’ouverture du village olympique mi-juillet et la cérémonie de clôture des JO le 11 août. «Près de deux tiers» d’entre eux se sont déroulés au cours de la compétition proprement dite, le reste en dehors. Les pays les plus testés sont les Etats-Unis, la France, la Chine, l’Australie et la Grande-Bretagne.

L’ITA avait aussi mené un vaste programme de contrôles plusieurs semaines avant les olympiades, une période très à risque, qui fait qu’environ 90 % des quelque 10 000 participants aux JO de Paris ont été testés au moins une fois. Au cours de cette période, une quarantaine de violations des règles antidopage ont été enregistrées.

Jusqu’à 10 ans de conservation des échantillons

Jusqu’à aujourd’hui, l’ITA a constaté cinq violations des règles antidopage sur la base des résultats des échantillons qu’elle a prélevés pendant Paris 2024. Aux JO de Tokyo en 2021, six cas positifs avaient été détectés. Les athlètes concernés ont été suspendus provisoirement, synonyme d’exclusion immédiate de toute compétition pendant les Jeux. Leurs cas ont ensuite été transmis à la division antidopage du Tribunal arbitral du sport et à leurs fédérations respectives (ou à l’ITA agissant en leur nom) avant qu’une décision finale ne soit prononcée.

La stratégie de contrôle de l’organisme s’est fondée sur divers paramètres : la physiologie spécifique des sports concernés (l’athlétisme, la natation, l’haltérophilie, le vélo, l’aviron, figurent parmi les disciplines les plus testées car considérées comme les plus à risque pour la pratique du dopage), les données individuelles relatives aux athlètes ainsi que les niveaux de risque propres à chaque pays. Le tout guidé par les recommandations du groupe d’experts de l’ITA Paris 2024.

Les échantillons collectés durant la quinzaine de compétition et ceux compilés lors des six mois précédant l’événement seront conservés dans l’installation de stockage centralisé à long terme de l’ITA (dit CLTSF) pendant une période pouvant aller jusqu’à dix ans. Ils seront sélectionnés pour être réanalysés par l’ITA à une date ultérieure, «si et quand les développements technologiques ou scientifiques permettent des méthodes d’analyse plus avancées», précise l’ITA.

De son côté, l’Agence française de lutte antidopage (AFLD) a fait savoir jeudi qu’«à deux occasions, elle a mobilisé l’ensemble de la palette de ses pouvoirs d’enquête pour accompagner l’ITA dans des investigations communes». L’une de ces deux enquêtes a visé l’entraîneur algérien d’athlétisme Amar Benida et le médaillé de bronze sur 800 mètres, Djamel Sedjati, et avait conduit à des perquisitions au village olympique par des gendarmes chargés de la lutte antidopage. Rien n’a filtré depuis. L’AFLD faisait partie du dispositif antidopage des JO de Paris sous l’autorité de l’ITA.

Mis à jour : à 17h45 avec le communiqué de l’AFLD.