Lourde est la couronne, écrivait Shakespeare. D’autant plus quand elle est virtuelle. Vendredi, dans la catégorie des femmes de plus de 78 kilos, l’or semblait promis à la prodige du judo français, Romane Dicko, numéro 1 au classement de la fédération internationale, en promenade de santé toute l’olympiade (un titre mondial, deux européens depuis 2021). Mais à Paris, ce sera le bronze. Comme à Tokyo, ses premiers Jeux, trois ans plus tôt, qu’elle qualifiait de «brouillon» avant de rendre ce qui devait être la copie parfaite en 2024. Las, à l’instar de ses coéquipières, présentées comme l’armada féminine la plus forte qu’ait jamais alignée le judo français (en termes purement statistiques, c’était vrai), Romane Dicko n’a pas su convertir les chiffres en métal doré, se contentant des accessits. D’où le sourire en forme d’excuse sur le podium, entrecoupé de lourds soupirs. Christophe Massina, son coach, ne tortille pas : «Une grosse amertume» prédomine. «La peur de mal faire l’a emporté», dit-il. Sur l’art de gagner ?

Jusqu’à ce qu’elle trébuche en demi-finale, dans ce Grand Palais éphémère où le boucan métallique des tribunes résonne comme si des spartiates frappaient leur bouclier, on aurait pourtant juré que la solaire Romane Dicko, du haut de ses 24 ans avec se