La nouvelle a relancé les débats déjà houleux sur la qualité de l’eau du fleuve. Selon le média De Standaard daté de dimanche 4 août, la triathlète belge Claire Michel aurait été hospitalisée après avoir plongé dans la Seine le mercredi 31 juillet. Une information démentie ce lundi 5 août par le comité olympique belge. La sportive, comme son équipe, a été obligée de déclarer forfait pour le triathlon mixte le même jour. La course masculine avait d’ailleurs été reportée à cause de la mauvaise qualité de l’eau du fleuve.
Selon le média, Claire Michel aurait été à l’hôpital depuis quatre jours et serait infectée par l’Escherichia coli (E. coli), une bactérie qui provoque des troubles gastriques. Si le lien de causalité ne peut pas encore être prouvé, l’athlète avait nagé dans la Seine le 31 juillet. «Le comité national olympique belge et Belgian Triathlon espèrent que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon. Nous pensons ici à la garantie des jours d’entraînement, des jours de compétition et du format des compétitions qui doit être clarifié à l’avance et faire en sorte qu’il n’y ait pas d’incertitude pour les athlètes, l’entourage et les supporters», a rapidement réagi le Comité olympique et interfédéral belge dans un communiqué.
Ce lundi, l’instance a démenti l’hospitalisation de Claire Michel et déclaré auprès de CheckNews : «Nous avons vu diverses déclarations dans les médias nationaux et internationaux avec des informations incorrectes. Veuillez noter que Claire Michel n’est pas hospitalisée depuis quatre jours.» Le comité précise qu’«elle a été emmenée à la polyclinique du village olympique plus tôt dans la journée [de dimanche] pour y être soignée». Elle est, «entre-temps, de retour dans sa chambre au village olympique».
Samedi, un autre triathlète, le Suisse Adrien Briffod, avait lui aussi été contraint de renoncer à l’épreuve en raison «d’une infection gastro-intestinale», révélait alors le quotidien Le Matin, là encore sans que le lien de causalité puisse être certain. La Suisse, en revanche, sera bien au départ de l’épreuve lundi 5 août. Pour peu que celle-ci ait bien lieu.
Sueurs froides
Concernant la qualité de l’eau de la Seine et le feu vert pour cette épreuve de triathlon, le préfet d’Île-de-France, Marc Guillaume, assurait pourtant dimanche matin sur France Info que «des mesures ont été prises au moment du départ, comme tous les jours, à 5 h 30, c’était les meilleures mesures de l’année 2024». Et d’ajouter que les taux «étaient trois à quatre fois inférieurs aux normes» lors des mesures mercredi dernier. Pourtant, les entraînements pour le relais prévus ce dimanche ont été annulés. «Pour des raisons de pluie», selon le préfet. «On a eu de très gros orages avant-hier, on a eu une multiplication du débit [du Grand Morin, sous-affluent de la Seine] par 12. Les résultats obtenus ce matin à 4 heures, pour les prélèvements fait à 5 h 30 hier, étaient presque bons.» «Nous serons aux normes demain matin», a lancé, confiant, Marc Guillaume.
Des tests bien commodes
Mais, comme l’a déjà noté Libé, les contraintes liées aux tests de l’eau sont bien commodes. Il faut à peu près une quinzaine d’heures entre la captation des relevés d’eaux et leurs résultats. Les données qui faisaient foi mercredi matin, jour des épreuves masculines et féminines, étaient donc celles réalisées via des prélèvements effectués la veille midi, lorsque les orages n’avaient pas encore éclaté dans le ciel de Paris la nuit avant les courses. Autrement dit, l’eau dans laquelle ont plongé les athlètes en milieu de semaine était-elle vraiment bonne ?
Le témoignage d’une autre triathlète belge, Jolien Vermeylen, à la télé belge VTM, avait contribué à alimenter le doute. «J’ai bu beaucoup d’eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas. […] En nageant sous le pont, j’ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser», avait alors dit celle qui a terminé 24e.
Jolien Vermeylen avait elle-même émis l’hypothèse d’une eau de mauvaise qualité. «Nous avions déjà pensé que le jour de la course, l’eau serait miraculeusement bonne, et regardez… Il a plu cette nuit, donc ça ne peut pas être bon.» En expliquant la nécessité pour les organisateurs de Paris 2024 et l’Etat, qui a investi plus d’un milliard d’euros pour rendre la Seine soit baignable, de faire en sorte que l’épreuve se déroule coûte que coûte. Question d’image, aussi : «Si la course n’avait pas eu lieu, ça aurait été une honte pour l’organisation, pour Paris, pour la France. C’était aujourd’hui ou jamais, et ils ne pouvaient pas annuler complètement la course non plus. Maintenant, ils doivent juste espérer qu’il n’y aura pas trop d’athlètes malades.»
Mise à jour : lundi 5 juillet à 18 heures 25, avec le démenti du comité olympique belge.