Menu
Libération
Ippon

JO de Paris 2024 : Uta Abe, la chute éplorée de l’«idol» du judo nippon

Article réservé aux abonnés
JO Paris 2024dossier
La (jusqu’ici) invincible Japonaise, icône de son sport promise au doublé olympique, s’est fait éliminer dimanche 28 juillet dès son deuxième combat par l’Ouzbèke Diyora Keldiyorova. Un choc, pour le Japon comme pour la jeune championne, dont les cris d’abattement ont glacé l’enceinte parisienne de l’Arena Champs-de-Mars.
La Japonaise Uta Abe quelques secondes après sa défaite, dimanche 26 juillet à Paris. (Luis Robayo/AFP)
publié le 28 juillet 2024 à 13h01

Inscrivez-vous pour recevoir gratuitement notre newsletter Libélympique tous les matins pendant les Jeux.

C’est une question à poser à Homère : quel bruit font les demi-dieux mortellement blessés sur le champ de bataille ? Dimanche 28 juillet, le chaudron de l’Arena Champs-de-Mars s’est tu, glacé par les cris d’Uta Abe, prostrée pendant de longues minutes en bordure du tapis. Quelques minutes plus tôt, cela ne faisait de doute pour personne : la reine des légères, invincible tenante du titre et rare sur les tatamis, dont chaque apparition est un événement, allait ventiler sans cérémonie son adversaire ouzbèke, et ça serait comme ça jusqu’à la finale.

Ce serait oublier que le judo, ça se joue sur un coup de sabre. Et le ippon, continuent à dire de vieux senseis, c’est la mort. Voilà comment l’Ouzbèke Diyora Keldiyorova, numéro 1 mondiale, alors que le chronomètre affichait 3 minutes passées de 4 secondes dans ce huitième de finale, a placé un tani-otoshi d’école – littéralement «la chute dans la vallée» en japonais, un grand fauchage des deux jambes par-derrière. La fin d’un parcours qu’on croyait tout tracé pour la championne nippone, qui n’avait même pas daigné chercher à se qualifier en tête de série cette année, d’où ce tirage ardu (même si personne, franchement, ne la voyait trébucher…).

Salle sidérée

L’ippon