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C’est une question à poser à Homère : quel bruit font les demi-dieux mortellement blessés sur le champ de bataille ? Dimanche 28 juillet, le chaudron de l’Arena Champs-de-Mars s’est tu, glacé par les cris d’Uta Abe, prostrée pendant de longues minutes en bordure du tapis. Quelques minutes plus tôt, cela ne faisait de doute pour personne : la reine des légères, invincible tenante du titre et rare sur les tatamis, dont chaque apparition est un événement, allait ventiler sans cérémonie son adversaire ouzbèke, et ça serait comme ça jusqu’à la finale.
Ce serait oublier que le judo, ça se joue sur un coup de sabre. Et le ippon, continuent à dire de vieux senseis, c’est la mort. Voilà comment l’Ouzbèke Diyora Keldiyorova, numéro 1 mondiale, alors que le chronomètre affichait 3 minutes passées de 4 secondes dans ce huitième de finale, a placé un tani-otoshi d’école – littéralement «la chute dans la vallée» en japonais, un grand fauchage des deux jambes par-derrière. La fin d’un parcours qu’on croyait tout tracé pour la championne nippone, qui n’avait même pas daigné chercher à se qualifier en tête de série cette année, d’où ce tirage ardu (même si personne, franchement, ne la voyait trébucher…).
Salle sidérée
L’ippon