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JO de Paris : en Californie, un Kevin Mayer moins bon

JO Paris 2024dossier
Le recordman du monde français du décathlon a abandonné la compétition à San Diego, dont il voulait faire un tremplin vers sa qualification olympique. Embêté par une douleur à la cuisse droite, Kevin Mayer a jusqu’au 30 juin pour valider son billet pour les JO de Paris.
Kevin Mayer jeudi 21 mars 2024 à San Diego. (Sandy Huffaker/AFP)
publié le 22 mars 2024 à 16h00

Le décathlon de l’Aztec Invitational, à San Diego, va reprendre sans Kevin Mayer. Blessé, le recordman du monde français, venu en terres californiennes en quête des minimas qualificatifs pour les Jeux olympiques, s’en sera tenu à un 100 m correct (10″75), un concours de saut en longueur préoccupant (avec une gêne ressentie à l’échauffement et un seul saut validé, à 7,07m), un lancer du poids certes revigorant (16,10m), mais un abandon avant le troisième essai à la hauteur – embêté par une douleur à la cuisse droite, il ne tentera pas son troisième essai à la barre pourtant accessible de 1m89.

Quatre épreuves et c’en était donc fait des espoirs du «combinard» français de valider son billet pour les Jeux, mais aussi de réussir à terminer un décathlon, ce qui ne lui est plus arrivé depuis juillet 2022 et sa médaille d’or mondiale décrochée sur cette même côte Ouest américaine, à Eugene. Harcelé par les blessures, il a depuis abandonné aux championnats d’Europe de Munich en 2022, aux mondiaux de Budapest l’été dernier et a renoncé au dernier moment à s’attaquer aux minimas olympiques à Brisbane cet hiver. Il ne se jugeait pas totalement rétabli et préférait peaufiner son entraînement en vue de ce rendez-vous universitaire américain sans grande concurrence et le plus éloigné possible de la pression médiatique hexagonale.

En début de semaine à Eugene, le clan Mayer se félicitait encore de cette décision et l’optimisme semblait sans bornes. Déjà, les minimas fixés (8460 points) ne sont pas délirants pour qui détient le record du monde (9126 points). Ensuite, les pépins physiques paraissaient loin. «Les voyants sont au vert, assurait l’entraîneur du Montpellierain, Alexandre Bonacorsi, en conférence de presse. Le gros de l’entraînement a été fait à Montpellier, on a enchaîné plusieurs mois sans frein depuis décembre. On a travaillé l’ensemble des épreuves, on a fait des gros cycles de travail. Depuis quinze jours, on procède à des réglages et à l’affûtage.»

«La qualification, c’est le plus petit de mes problèmes»

Et surtout, Kevin Mayer était «plus serein que les années précédentes», selon son coach, une précision loin d’être anecdotique, tant le décathlonien est connu pour ses tourments d’avant-compétition, qu’il décrivait ainsi avant d’être sacré champion du monde à Londres en 2017 : «Je me chie dessus les quinze jours avant un décathlon, c’est une forme de dépression. Il y a énormément de stress. J’ai tout le temps envie d’arrêter l’athlé avant un décathlon.»

Mais il va falloir y retourner, et vite, car la date limite fixée pour réaliser les minimas est le 30 juin. Pas de quoi paniquer, assurait toutefois Mayer dans la foulée de son échec jeudi, estimant que sa «contracture de facture» serait soignée «en dix jours» : «Je ne suis pas inquiet pour me qualifier [aux Jeux, ndlr]. Je me vois complètement dans un Stade de France rempli le jour J, ne vous en faites pas. La qualification, c’est le plus petit de mes problèmes. Le jour où je serai sur la piste du Stade de France, je peux vous dire que ce sera un plaisir énorme.»