On est loin de la devise des Jeux olympiques «plus vite, plus haut, plus fort, ensemble» chère à Pierre de Coubertin. «Si tu as fait ton choix et que tu pars là-bas sous statut neutre, casse leur la gueule, montre leur que tu es un vrai Bélarusse», a ainsi exhorté le président bélarusse Alexandre Loukachenko, s’adressant aux athlètes de son pays, cité dans un communiqué de la présidence.
Fin mars, le CIO a annoncé que les athlètes russes et bélarusses ne pourraient pas parader au cours de la cérémonie d’ouverture à Paris. Le Bélarus est exclu en tant qu’Etat des JO du fait de son soutien à l’invasion russe de l’Ukraine. Cette interdiction s’ajoute à leur obligation de participer sous bannière neutre, à condition de ne pas avoir ouvertement soutenu l’attaque contre l’Ukraine. Les hymnes russe et bélarusse ne pourront pas non plus retentir.
Profil
Au cours d’une visite dans la région bélarusse de Moguilev, des habitants ont demandé à Alexandre Loukachenko ce qu’il pensait de cette participation sous statut neutre. «C’est au sportif de choisir. S’il décide de participer aux JO, il sera encore plus féroce. Car vous comprenez bien que l’état d’esprit et la colère n’ont pas une importance mineure dans le sport», a réagi Loukachenko selon un compte rendu publié sur le site internet de la présidence bélarusse. «Tu es bélarusse et quand tu sors vainqueur, c’est un bon moyen pour nous de leur taper sur la gueule au plan politique», a-t-il martelé.
Au pouvoir depuis 1994, Alexandre Loukachenko a éradiqué toute forme d’opposition dans son pays, réprimant un mouvement pacifique de masse en 2020. En outre, l’homme est un habitué des déclarations à l’emporte-pièce et des coups d’éclat. On se souvient du jour où il avait paradé, devant les manifestants opposés à son pouvoir, une kalachnikov à la main en les traitant de «rats».