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Libération
Légende des neiges

JO de Pékin: la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland continue sa razzia en biathlon

JO d'hiver de Pékin 2022dossier
Alors que les Françaises sont passées à côté du sprint de ce vendredi, la Norvégienne de 31 ans accroche une deuxième médaille d’or autour de son cou.
Marte Olsbu Roeiseland après sa médaille d'or à Pékin, le 11 février. (Athit Perawongmetha/REUTERS)
publié le 11 février 2022 à 15h34

Jour blanc pour le biathlon français. Quatrième course du programme des Jeux de Pékin 2022, le sprint féminin (7,5 kilomètres) a tourné au naufrage collectif. Quatre Bleues au départ, quatre à l’arrivée, mais avec des mines de battues. La faute à un manque de précision sur le pas de tir. Une seule, Anaïs Bescond, dans le top 10 (9e). Les autres ont sombré. La plus attendue du lot, Anaïs Chevalier-Bouchet, médaillée d’argent en relais et au 15 kilomètres plus tôt dans la compétition, a touché le fond (68e). La belle série de l’équipe de France dans le stade de biathlon de Zhangjiakou – 3 médailles en trois courses – se termine.

La Norvège, en revanche, garde les deux pieds sur l’accélérateur. Au volant du camion, Marte Olsbu Roeiseland. Depuis les retraites de Martin Fourcade et d’Ole Einar Bjoerndalen, la jeune femme aux tresses blondes et aux joues rebondies représente ce qui se fait mieux au monde dans le biathlon. Vendredi, sur le sprint, elle a bouclé l’affaire sans une seule faute au tir. Une mécanique de précision. Sur les skis, elle a distancé la meute avec des manières de propriétaire des lieux. A l’arrivée, un écart de 30,9 secondes sur la Suédoise Elvira Oeberg, médaillée d’argent. Dimanche, dans la poursuite, la Norvégienne partira avec sa demi-minute d’avance. La médaille d’or lui tend déjà les bras.

Un exercice d’abord détesté

Aux Jeux de Pékin, Marte Olsbu Roeiseland se plaît dans une certaine routine. Une médaille d’or en relais mixte pour son entrée dans la compétition. Puis une en bronze au 15 kilomètres. Et encore une en or au sprint. Elle pourrait monter et descendre du podium les yeux fermés. Elle en connaît par cœur la hauteur et les contours. A 31 ans, sa carrière de biathlète lui a déjà offert une place dans la légende des neiges. Aux Mondiaux 2020 à Antholz-Anterselva, en Italie, elle a réussi l’étourdissant tour de force de décrocher une médaille à chacune de ses courses. Sept départs, sept médailles. Bluffant. En fin d’année, le jury du quotidien l’Equipe ne s’y est pas trompé, la désignant «championne des championnes» mondiale pour 2020.

De son propre aveu, le biathlon n’a pas toujours été sa tasse de thé. A ses débuts, à 14 ans, dans le village familial de Froland, elle a même détesté l’exercice. «Il m’a fallu une bonne année pour y trouver de l’intérêt», raconte-t-elle. Au lycée, sa motivation a pris de l’épaisseur pour une raison très peu sportive : elle voulait quitter le domicile familial pour voler de ses propres ailes. L’entrée dans une classe dédiée au ski, dans la ville de Sirdal, lui en a offert l’opportunité. Elle a foncé sans se retourner.

Mariée à un coach de biathlon, Marte Olsbu Roeiseland aime expliquer d’un air humble ne jamais avoir eu l’ambition de collectionner les titres et les honneurs. «Mon moteur n’est pas la victoire, mais d’essayer de progresser chaque jour un peu plus», explique-t-elle. Vraiment ? Après sa troisième place au 15 kilomètres, lundi, elle a repris sa carabine et passé trois jours à bosser sans relâche sur le pas de tir pour retrouver sa précision. «La médaille de bronze m’avait un peu déçue», a-t-elle reconnu. Terrible, en effet.