Pas d’exploit mais une médaille d’argent, la première de leur histoire, pour les escrimeuses de l’équipe de France de sabre qui ont cédé samedi face aux tenantes du titre russes (45-41).
En individuel cette semaine, les Russes Sofia Pozdniakova et Sofia Velikaya étaient montées sur les deux plus hautes marches sur le podium du sabre. Samedi, les sabreuses du Comité olympique russe (ROC) n’ont pas failli et feront résonner une nouvelle fois non pas l’hymne russe, mais le Concerto pour piano numéro 1 du compositeur romantique Piotr Tchaïkovski, la Russie étant suspendue en tant que nation en conséquence du scandale de dopage institutionnalisé.
«La Russie, ça va être un enfer, elles ont toutes des styles différents. Elles sont fortes mais on va partir au combat et se battre jusqu’au bout pour cette médaille olympique», déclarait Manon Brunet, médaillée de bronze en individuel, avant la finale. Mais comme jeudi, quand la Russie sous drapeau neutre avait privé les Françaises de l’or au fleuret par équipes (45-34), la marche était trop haute pour le «quatuor argenté» Cécilia Berder, Manon Brunet, Sara Balzer et Charlotte Lembach, qui a annoncé dans la foulée qu’elle prenait sa retraite sportive. Avant cela, elle avait fait part au micro de France Télévisions de la déception - «On était venues pour l’or» - mais ajoutait cependant : «Je pense qu’on va la savourer cette médaille, c’est sûr.»
C’est la première fois en effet que l’équipe de France féminine de sabre atteignait la finale olympique d’une épreuve qui ne figurait que pour la troisième fois cette année au programme olympique après Pékin-2008 (l’Ukraine avait été titrée) et Rio-2016 (l’or pour les Russes). A Rio, les Françaises avaient été battues d’entrée.
«Je suis fière [de partir avec deux médailles, ndlr] mais je suis surtout fière de revenir avec cette médaille-là parce que c’était incroyable ce qu’on a vécu aujourd’hui, on ne voulait vraiment pas revivre les mêmes Jeux qu’on a faits il y a cinq ans», a souligné Manon Brunet. «Là on est tristes parce qu’on vient de perdre, c’est sûr, mais on va pouvoir le dire, franchement, on est fières de nous», a-t-elle ajouté sur France Télévisions, donnant d’ores et déjà rendez-vous dans trois ans à Paris.
Après l’or surprise de Romain Cannone en individuel à l’épée, l’argent de l’équipe de France féminine de fleuret et le bronze de Manon Brunet en individuel, c’est la quatrième médaille que l’escrime tricolore verse dans l’escarcelle de la délégation française à Tokyo. Une ultime épreuve olympique aura lieu dimanche, le fleuret par équipes masculin.
A Rio, il y a cinq ans, l’escrime n’avait ramené que trois médailles.