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Médailles

JO de Tokyo : Picon et Goyard, deux planchistes dans le vent

Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
Qualifiés après douze régates, les deux windsurfers participeront aux finales, qui doivent se dérouler ce samedi matin. Avec une médaille assurée pour Picon.
Charline Picon peut encore espérer monter sur la première marche du podium, comme elle l’a déjà réalisé en 2016. Elle serait la première Française à conserver son titre depuis l’arrivée de la planche à voile aux JO en 1996 (CARLOS BARRIA/REUTERS)
publié le 30 juillet 2021 à 19h55

En planche à voile aussi, les athlètes français devraient faire grimper le total des récompenses olympiques. Charline Picon et Thomas Goyard ont tous les deux terminé dans les dix premiers au classement général. Après douze régates, Picon, troisième au classement général, est assurée de remporter au pire le bronze. Chez les hommes, le Néo-Calédonien Thomas Goyard peut encore viser le bronze ou l’argent. Ultimes régates sur le plan d’eau d’Enoshima, à 70 km de Tokyo, ce samedi.

Attention : pour suivre ces «Medal Races» depuis la France, il faudra programmer son réveil aux premières heures. Pour les femmes, cette dernière course est prévue à 7h33. Les hommes passeront une heure plus tard. Tout ceci peut encore être chamboulé par la météo mais les prévisions annoncent pour l’instant un petit temps – 8 nœuds environ avec des rafales à 10-11 – et des températures jusqu’à 30°C. Des conditions un peu moins soutenues que cette semaine.

Points, classements, medal race…

Dans la catégorie RS:X – le modèle de planche à voile désigné pour les JO –, une première série de régates disputée cette semaine a permis de déterminer un classement général. Jusqu’ici, il a été établi en faisant la somme des rangs d’arrivées (1 point pour le premier, 2 points pour le deuxième, etc.). Seuls les dix premiers – qui ont donc obtenu en tout logique le moins de points – participent à la course pour la médaille qui permet de désigner le classement final.

Mais les cartes ne sont pas totalement rebattues. Si les points comptent double sur cette dernière course (2 points pour le premier, 4 pour le deuxième, etc.), ils s’ajoutent à ceux obtenus jusqu’alors. C’est le et la véliplanchiste qui obtient le moins de points au total qui remporte l’or.

Conséquence : bien qu’il soit deuxième au classement général, Thomas Goyard (52 points) ne pourra pas rattraper l’avance prise par le Néerlandais Kiran Badloe (33 points), très régulier sur la semaine. Mais le Calédonien, qui participe cette année à ses premiers Jeux, a toutes les cartes en main pour faire au moins aussi bien que ses prédécesseurs Pierre Le Coq (en bronze à Rio en 2016) et Julien Bontemps, argenté en 2008 à Pékin. «Le plus dur reste à faire maintenant [...] quoi qu’il arrive, c’est un honneur de me battre au côté de tels athlètes», écrit Thomas Goyard sur Facebook. «Les courses ces deux derniers jours ont été intenses à souhait, un vent compliqué à comprendre, une mer démontée, de la chaleur et humidité», ajoute l’athlète en félicitant ses concurrents et remerciant son coach. Cette médaille olympique viendrait enrichir son palmarès (champion d’Europe en 2016, 3e 2019, il est aussi médaillé de bronze au championnats du monde en 2020).

Charline Picon, elle, peut encore espérer monter sur la première marche du podium, comme elle l’a déjà fait en 2016 à Rio. A l’issue des trois manches disputées jeudi dans un vent de 12 à 15 nœuds sur du clapot, la Rochelaise compte 36 points, contre 34 à la Britannique Emma Wilson et 30 à la Chinoise Lu Yinxiu, qui mène la flotte. Tout est encore possible, selon son entraîneur Cédric Leroy, soulignant que Wilson «est capable du meilleur comme du pire, et surtout de s’effondrer comme elle l’a déjà fait dans des Medal Races sur des Mondiaux notamment». «Elle n’a rien plus rien à perdre, elle ne peut qu’aller à l’attaque, estime pour sa prédécesseure Faustine Merret, médaillée d’or à Athènes (2004), elle maîtrise ses adversaires, elle a l’expérience, le mental donc tout est possible et on peut avoir une très bonne surprise». En cas d’égalité, c’est le classement dans la seule Medal Race qui déterminera l’ordre sur le podium.

«Je joue maintenant pour l’or, à 6 points de la Chinoise. C’est une médaille assurée : c’est énorme !», a éclaté de joie la véliplanchiste de 36 ans, qui avait fait une pause après Rio pour donner naissance à son premier enfant, Lou. «Le niveau est intense. Il faut aller chercher l’or samedi. Ça va être dur, mais je veux finir sur une belle medal race. Je vais produire la meilleure course possible samedi», a-t-elle ajouté.

Si elle atteint son objectif, Charline Picon s’inscrira dans l’histoire de son sport en réalisant un doublé historique. Depuis l’arrivée de la planche à voile aux JO en 1996, aucune femme n’a jamais réussi à conserver son titre.