L’Américain Ryan Murphy a terminé deuxième de la finale du 200 m dos ce vendredi, derrière le Russe Evgeny Rylov déjà vainqueur du 100 m dos. Murphy, auteur du même doublé 100 m et 200 m lors des JO de Rio en 2016, a laissé éclater sa «frustration» après sa défaite, en évoquant une «course qui n’est probablement pas propre». Allusion à peine voilée au scandale du dopage institutionnalisé en Russie ayant éclaté il y a quelques années. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a en effet suspendu le pays fin 2020 de compétitions internationales pour deux ans tout en laissant ses sportifs concourir sous la bannière neutre du «Comité olympique russe» (ROC). Cette décision a été jugée par certains nettement plus indulgente que les sanctions initialement proposées par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
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Le Comité olympique russe a vite riposté en prenant la défense de son nageur. «Voilà à quel point nos victoires sont déconcertantes pour certains de nos collègues», a-t-il lancé sur Twitter, dénonçant ironiquement la «tirade sur le dopage russe qui se fait entendre à nouveau» et la «propagande anglophone dégageant une sueur verbale dans la chaleur de Tokyo de la bouche d’athlètes offensés par les défaites». «Oui, nous sommes ici, aux Jeux olympiques, nous en avons le droit. Que cela plaise ou non, poursuit le ROC. Il faut apprendre à perdre. Nous ne vous consolerons pas.»
«Provocations sans fin»
Le chef de l’agence antidopage russe (Rusada) Mikhaïl Boukhanov, a pour sa part expliqué à l’agence de presse russe Ria Novosti qu’Evgeny Rylov avait été «testé trois fois en 2021», précisant qu’il était également testé par la Fédération internationale de natation. Evgeny Rylov a quant à lui calmé le jeu, révélant sur Instagram qu’il avait discuté avec Ryan Murphy après la conférence de presse et s’était assuré que les propos du nageur américain relevaient d’un «malentendu». «Nous sommes tous les deux partisans d’un sport propre», a-t-il écrit.
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Quelques heures plus tard, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a également réagi : «Nos sportifs doivent gagner des médailles – de préférence en or – et ne pas faire attention à tout ça. Les médaillés sont au-dessus des critiques.» Même son de cloche du côté du ministère des Affaires étrangères, qui a salué «l’incroyable dignité des représentants [de la Russie, ndlr] face aux défis auxquels ils sont confrontés à Tokyo. Et je ne parle pas seulement de sport. Mais aussi de ces provocations sans fin», a commenté la porte-parole du ministère, Maria Zakharova.