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Alors finalement, la politique peut affecter des Jeux olympiques ? Trois jours après les doctes assurances du patron du CIO, selon qui la dissolution et les législatives anticipées n’auraient aucune conséquence sur les JO de Paris, l’instance internationale a suspendu le dossier de candidature des JO d’hiver de 2030 en France. Elle réclame des garanties sur les engagements financiers de l’Etat et des deux régions concernées, Auvergne-Rhône Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui présentent un dossier commun.
La situation politique française «n’a pas permis de finaliser les documents», a indiqué mercredi la commission exécutive de l’instance olympique, réunie à Lausanne. Le CIO a bien recommandé les Alpes françaises comme candidat unique pour les JO 2030, et la ville américaine de Salt Lake City pour l’édition suivante des Jeux d’hiver, en 2034. Mais si le vote du 24 juillet s’annonçait comme une formalité il est désormais «soumis à la remise» des engagements financiers de l’Etat et des deux régions, a averti Karl Stoss, président de la commission de futur hôte des Jeux d’hiver.
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Dans le détail, il s’agit de la garantie de livraison des Jeux par le gouvernement français, et de la «contribution de partenariat au budget d’organisation» des JO. Cette garantie de livraison des JO «sera signée par la personne qui peut engager le gouvernement», a expliqué Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux au sein du CIO. Or nul ne sait qui dirigera le gouvernement français entre les législatives et le 24 juillet.
«Nous poursuivons notre travail collectif pour livrer les éléments attendus par le CIO dans le contexte exceptionnel que connaît notre pays, en vue de la 142e session du CIO, le 24 juillet prochain», a commenté dans la soirée le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Sur le fond, le CIO a une nouvelle fois vanté le dossier français et ses pôles répartis de la Haute-Savoie à Nice, soulignant son «histoire récente en matière d’accueil de championnats et de coupes du monde», son «utilisation à 93% de sites existants ou temporaires», et la possibilité «d’étendre au contexte hivernal certains programmes d’héritage et de partenariat» des JO de Paris.
Selon David Lappartient, président du CNOSF, le budget du comité d’organisation des JO-2030 pourrait être de 1,975 milliard d’euros, soit moins de la moitié de celui de Paris 2024 (4,4 milliards d’euros). Dans ce budget, qui a vocation à s’équilibrer, les recettes de billetterie sont évaluées à 235 millions d’euros pour 2030, contre 1,3 milliard pour Paris 2024.