Le ski alpin connaît des temps surprenants. Il tourne le dos à la jeunesse pour se donner aux plus anciens. A la fraîcheur des jeunes pousses, il préfère la sagesse des vétérans. Le podium de la descente masculine, le 7 février à Yanqing, s’est laissé piétiner par trois veilles branches du circuit. Beat Feuz, 35 ans en fin de semaine, sur la plus haute marche. Johan Clarey, 41 ans, pour la médaille d’argent. Matthias Mayer, 31 ans, pour le bronze. Suisse, France, Autriche. Les valeurs sûres. A eux trois, les lauréats du jour avouent plus d’un siècle d’existence. Improbable mais réjouissant.
A lui seul, Johan Clarey pourrait résumer par son parcours, ses galères et son mental, cette nouvelle donne de la discipline. A Pékin, le Français traverse ses quatrièmes Jeux consécutifs avec la délicieuse impression de marcher sur les nuages. Il a fêté le 8 janvier ses 41 printemps. Trop vieux pour rêver, suggère le bon sens. Mais sa médaille d’argent, la première de sa carrière aux Jeux olympiques, sonne comme un dernier appel avant la fermeture des portes. Il en a convenu après la course : «Pour être honnête, j’ai surtout pensé à pousser, pousser, sans me poser trop de questions. A mon âge, cette descente olympique était mon ultime chance de décrocher enfin une médaille. Je ne voulais pas la lai