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C’est ce qui s’appelle une communication maîtrisée. En langage prosaïque, on dit «faire contre mauvaise fortune bon cœur». Finalement privée d’une septième médaille d’or aux championnats du monde de judo mardi 21 mai à Abou Dhabi, la Française Clarisse Agbegnenou a crânement expliqué après son combat que c’était un métal qu’elle n’avait pas et «il fallait qu’elle soit dans mea collection».
Battue par la Canadienne Catherine Beauchemin-Pinard en quart, la Française a tout de même réussi à enrichir un des plus beaux palmarès de l’histoire du judo en battant la Slovaque Andreja Leski, aux pénalités et en prolongation. Il s’agit en effet de sa neuvième médaille mondiale (six en or 2014, 2017, 2018, 2019, 2021, 2023 et deux en argent), mais la judoka «reste sur un goût amer et de colère».
«Je me sens solide»
«J’étais très énervée envers moi-même, a-t-elle reconnu. C’était de ma faute, […] J’ai voulu jouer un peu plus stratégie et en fait, il n’y a pas de stratégie à faire, il faut les atomiser dès le début.» Mais cette contre-performance n’entame apparemment pas son moral. «Je me sens solide, même si je ramène une médaille de bronze, ça me conforte, a-t-elle réagi. Si je suis comme ça dans deux mois, avec la concentration des Jeux olympiques, je serai intouchable […] Avec la forme que j’ai aujourd’hui, je dois ramener une médaille d’or […] J’ai perdu mon dossard mondial, mais le dossard olympique, je vais le garder, et encore pour quatre ans !»
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Après avoir donné naissance à sa fille Athéna en juin 2022, la Française avait été impressionnante lors de son retour en 2023 à Doha en remportant sa sixième couronne mondiale. Elle avait en revanche terminé l’année avec une déception, une septième place aux championnats d’Europe à Montpellier, avant de remettre les pendules à l’heure début 2024 en remportant le prestigieux tournoi de Paris avec autorité, puis celui de Tachkent.
Battue sur waza-ari
La Française avait débuté la journée par une victoire facile contre la Polonaise Natalia Kropska, 24 ans et 79e mondiale, fauchée par un o-soto-gari d’école (ippon). Elle avait ensuite renversé la Japonaise Megumi Horikawa, championne du monde 2022 contre qui elle restait sur un combat dantesque, au tournoi de Paris en février, remporté après plus de douze minutes, dont huit de prolongation.
Contre Catherine Beauchemin-Pinard, la numéro 1 mondiale qui a ensuite échoué en demi-finale, Clarisse Agbegnenou n’a pas trouvé la solution et a été battue sur waza-ari (un point). Renversée sur le flanc à environ une minute du terme, la Française a tout essayé pour inverser le score, sans succès. C’est la première fois qu’elle s’incline contre la Canadienne, qu’elle avait battue en demie des JO il y a trois ans et en quarts des Mondiaux 2023. La sextuple championne du monde a su redresser la barre en match de repêchage, néanmoins poussive contre la Croate Iva Oberan, puis en match pour le bronze. A l’arraché.