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Avant les JO

Judo : aux Mondiaux par équipes, le Japon rafle (encore) la première manche face à la France

JO Paris 2024dossier
Deuxième pour la sixième fois d’affilée de l’épreuve par équipes mixtes derrière l’intouchable taulier japonais, l’équipe de France prend date pour les JO de cet été.
La Japonaise Momo Tamaoki et la Française Faïza Mokdar lors des épreuves par équipes mixtes des Mondiaux de judo, à Abou Dhabi le 24 mai. (Ryan Lim/AFP)
publié le 25 mai 2024 à 9h14

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«En judo, les compétitions par équipes mixtes opposent deux nations de six combattants, et à la fin c’est toujours le Japon qui gagne.» Comme une paraphrase de la célèbre sortie de Gary Lineker sur le football et l’Allemagne, les épreuves par équipes mixtes des Mondiaux de judo s’achèvent chaque année depuis leur création en 2017 sur le même générique de fin : le Kimi ga yo, l’hymne national nippon. Et, depuis 2018, l’équipe de France est abonnée au rôle de dauphine.

Ce fut à nouveau le cas ce vendredi 24 mai en clôture des Mondiaux à Abou Dhabi. Après avoir écarté l’Italie et la Géorgie (en bronze toutes deux à l’arrivée), l’équipe de France se présentait à nouveau en finale face à sa meilleure ennemie. Preuve de la profondeur de banc de ces deux nations, ni l’une ni l’autre n’avait aligné ses gros calibres. Personne dans le microcosme n’a en effet oublié le péché d’orgueil de Lasha Bekauri. En juin 2021, le bouillant Géorgien se bousilla l’épaule dans un combat sans enjeu aux mondiaux par équipes, et ne dut son sacre olympique six semaines plus tard qu’aux miracles de la médecine locale…

Dans la capitale émiratie, les entraîneurs français Christophe Massina et Baptiste Leroy proposaient au côté de la toute fraîche championne du monde Margaux Pinot un subtil panachage de jeunes en devenir (le +100 kg Mathéo Akiana Mongo, 17 ans), de revanchards des épreuves individuelles (la -57 kg Faïza Mokdar, disqualifiée en moins de trente secondes lundi pour un point de règlement loin de faire l’unanimité) et de gâchettes souvent décisives par équipes (le -73 kg Joan-Benjamin Gaba et le -90 kg Axel Clerget).

La douche glacée de Tokyo 2021

Las, hormis la teigne Margaux Pinot, aucun ne réussit à faire douter la (très) jeune garde nippone qui leur était opposée, mélange d’envie, de patriotisme et de sang-froid. Détail piquant : sur l’immense podium rassemblant ensuite les quatre équipes médaillées et la totalité de leurs remplaçants, les titulaires japonais eurent l’élégance de laisser le premier rang sur la photo protocolaire à leurs doublures.

Le 3 août à Paris, c’est un tout autre défi qui attend les deux nations. Car si le Japon en est désormais à sept titres mondiaux consécutifs par équipes mixtes, il a déjà perdu une fois dans ce format. C’était à domicile, le 31 juillet 2021, en finale des Jeux olympiques de Tokyo, face à la France de Clarisse Agbegnenou et Teddy Riner, absents tous les deux ce vendredi. Une douche glacée au sortir d’une semaine pourtant historique à neuf médailles d’or individuelles. Un affront que n’est pas près d’oublier Kosei Inoue, le big boss du judo nippon à cette époque.

Si battre le +100 kg fut l’obsession de toute une génération d’entraîneurs japonais, leur challenge ultime désormais est de rendre la pareille chez eux aux irréductibles Gaulois. Avec des équipes au complet et deux déterminations d’airain, les murs de l’Arena Champ-de-Mars risquent bel et bien de trembler.