Et si c’était en septembre 2017, au soir de mondiaux de Budapest où, une fois de plus, Teddy Riner avait été le séquoia cachant une forêt de résultats indignes des standards historiques du judo masculin français, qu’avaient été semées les graines de la remontada observée depuis quelques mois ? Ce jour-là, un entraîneur étranger nous avait dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : «Avant, hériter d’un Français dans son tableau, c’était un mauvais tirage au sort ; aujourd’hui, c’est devenu un bon tirage au sort.» Aux mondiaux de Tachkent, en octobre 2022, c’est l’hallali.
Neuf masculins français engagés, pas un seul au-delà des huitièmes de finale ni repêché. Une torgnole. «Ça faisait longtemps qu’on descendait. Là, on a atteint les abîmes», explose Stéphane Nomis, le tout sauf tiède président de la fédération, à la vue de ce bonnet d’âne mondial partagé par ses hommes avec les 47 autres nations présentes à n’avoir classé personne chez les hommes. Les Bleus sont au même rang que des superpuissances comme le Cap Vert, le Mozambique ou le Vietnam.
La raison d’Etat avant l’affect
Nomis décide alors d’opérer une révolution copernicienne. Il sort de sa manche Baptiste Leroy, entraîneur habité aux convictions tranchées, clivant mais loyal. Triple champion de France et expert ès prépas individualisées, l’ancien -60 kg de 46 ans est coach depuis