Martin Fourcade s’attaque à un nouveau défi olympique. A 33 ans, le biathlète multimédaillé vient d’être élu à la commission des athlètes du Comité international olympique (CIO). Retraité des pistes depuis mars 2020, après avoir collecté cinq titres olympiques, 13 titres mondiaux, sept gros globes de cristal (finir en tête du classement général de la Coupe du monde) et un total de 83 succès individuels en Coupe du monde, il s’apprête à démarrer un cycle de huit ans dans cette commission dont la mission est «de représenter les athlètes et de les soutenir, sur l’aire de compétition comme hors de celle-ci».
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«Je suis heureux et honoré d’intégrer la commission. Je suis un passionné de sport depuis tout petit, j’ai eu la chance de vivre les JO à Atlanta en 1996, j’étais petit. J’ai vu mon grand frère participer aux JO en 2006. J’ai moi-même participé à Vancouver, Sotchi et Pyeongchang, j’y ai remporté plus de médailles que ce que j’aurais pu rêver. Je crois aux valeurs de l’olympisme et porter ces valeurs au sein du mouvement est important», se réjouit le quintuple médaillé olympique depuis la France en visio-conférence.
«On ne se présente pas à la commission avec un programme mais avec des convictions, des sensibilités. En venant des sports d’hiver, on a souvent un intérêt pour la nature. Il faut répondre aux enjeux environnementaux en ce qui nous concerne. Il faudra être aussi au contact des athlètes pour arriver à comprendre leurs besoins, leurs sensibilités», ajoute Fourcade.
NOUVELLE VICTOIRE POUR MARTIN FOURCADE !
— Paris 2024 (@Paris2024) February 17, 2022
Le GOAT 👑 est élu membre de la commission des athlètes du CIO !
Après avoir portè haut les couleurs de la France sur les pistes, il les représentera dorénavant auprès d’@Olympics
Bravo Martin, une grande mission commence 🇫🇷 pic.twitter.com/6ugcsNKDvp
Il est celui qui, parmi les 16 candidats en lice, a reçu le plus de suffrages avec 971 votes sur les 2 307 exprimés par du 27 janvier au 17 février par les athlètes participants aux JO 2022. La Suédoise Frida Hansdotter (ski alpin) occupera le second siège au sein de cette commission qui était ouvert à élection, après avoir reçu 694 votes. Tous deux devancent certains candidats de poids, comme la patineuse de vitesse néerlandaise Ireen Wüst ou la snowboardeuse tchèque Eva Samkova.
La star du biathlon français était déjà président de la commission des athlètes de Paris 2024, le comité d’organisation des JO 2024. Il sera le quatrième Français à la session du CIO avec Guy Drut, Jean-Christophe Rolland et David Lappartient qui sera officiellement élu samedi, les athlètes de la commission étant membres de l’organe suprême de l’institution olympique pendant leur mandat.
«Une aventure»
L’envie de s’investir dans les instances remonte à 2016 chez Fourcade, désireux d’«être attentif à l’image véhiculée par le biathlon», notamment à travers son combat contre le dopage. En ce qui concerne le CIO, l’idée avait germé dès 2018 dans la tête de ce «passionné d’olympisme», qui n’hésite pas à affirmer que les Jeux «ont changé (s) a vie». Mais deux personnalités de même nationalité ne peuvent pas siéger à la commission des athlètes et celle-ci comptait déjà à l’époque un Français dans ses rangs, Tony Estanguet.
Ce n’était que partie remise, puisqu’en 2019 l’homme aux sept globes de cristal, en concurrence avec Renaud Lavillenie, est désigné candidat par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Fourcade a mené campagne à sa manière. «J’ai beaucoup vu les athlètes mais sans forcément leur dire que j’étais candidat, explique-t-il. Je me suis déplacé à toutes les étapes de Coupe du monde des sports d’hiver en France avant les JO. Je suis parti du principe que, pour les représenter, il fallait les connaître, connaître leurs sports, leurs particularités.»
Pour autant, le Pyrénéen, qui dit avoir «une vie assez occupée», n’envisage pour l’instant nullement de se consacrer à plein temps à des fonctions dans les instances sportives. «Aujourd’hui, c’est une aventure, je n’ai pas la volonté de faire carrière, lance-t-il. J’ai d’autres activités et je sais que je ne pourrai pas les mettre de côté à court terme […] Je ne dis pas que ça ne viendra pas mais, aujourd’hui, ce n’est pas ma volonté.»