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Décidément, le sprinter Noah Lyles ne cesse jamais de surprendre. Après avoir gagné les 100 m aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024 de cinq millièmes de seconde devant le Jamaïcain Kishane Thompson – écart le plus serré de l’histoire sur la distance – , l’athlète américain a célébré sa victoire à sa manière. Féru de manga, Lyles, alors décoré du drapeau de son pays, a dégainé un «kamehameha», une gestuelle issue du célèbre manga et anime japonais Dragon Ball, soit une puissante déflagration d’énergie, attaque finale utilisée pour mettre l’adversaire KO. Cette image, qui donne franchement le sourire, a fait le tour de la presse sportive japonaise. Pour le média Daily Sports, Noah Lyles est même désormais «l’otaku le plus rapide de l’humanité». Un otaku, c’est un fan assidu de la pop culture japonaise, et assurément Lyles en est un.
L’athlète de 27 ans ne rate jamais une occasion d’allier son sport à sa passion nippone. En 2019, il s’est teint les cheveux en argenté pour ressembler à son idole San Goku durant les Championnats d’athlétisme en plein air des Etats-Unis. «Dans Dragon Ball Z, la dernière étape, ou forme, de San Goku est l’Ultra Instinct. Ses cheveux deviennent argentés /gris», avait-il alors déclaré, expert, au Washington Post. Lors des sélections olympiques américaines en juin dernier, Noah Lyles avait également sorti de son maillot une carte du jeu tiré du manga Yu-Gi-Oh ! de Kazuki Takahashi avant de s’élancer sur la piste.
Pas n’importe laquelle : celle du dragon blanc aux yeux bleus, une créature légendaire de niveau 8, sur la carte duquel il est écrit que «rares sont ceux qui ont survécu à cette terrifiante créature quasiment invincible pour en parler». Effectivement, sur cette épreuve de sélections olympiques, l’Américain, qui a remporté les sprints de 100 m et 200 m, semblait intouchable. On saluera, bien évidemment, son travail acharné mais sa carte à jouer lui a-t-elle porté chance ?
Le travail d’Akira Toriyama «a influé sur ma vie pour toujours»
Comme des milliers de fans, l’Américain avait également rendu hommage sur X au créateur de Dragon Ball, Akira Toriyama, mort en mars : «C’est tellement triste de perdre une légende, Akira Toriyama… son travail a influé sur ma vie pour toujours», avait-il écrit. Plusieurs mois plus tard à l’occasion de sa victoire aux JO, ses supporters se sont souvenus de son message : «Je suis certain que ce kamehameha n’est pas passé inaperçu aux yeux de Toriyama-sensei», a rédigé l’un d’eux sur le réseau social.
So sad to lose a legend Akira Toriyama
— Noah Lyles, OLY (@LylesNoah) March 8, 2024
Ik his work has forever affected my life. pic.twitter.com/KyDPRzr8ng
Ses nombreuses références aux divers mangas japonais l’ont propulsé en avant de la scène médiatique japonaise. Après que l’athlète a montré à la caméra sa carte Yu-Gi-Oh !, The Japan Times, s’est par exemple réjoui de voir «à quel point le soft power japonais pénètre profondément la culture moderne». Même le plus grand journal du Japon, le Yomiuri Shimbun, a publié un article sur la passion des mangas et animés juste avant la compétition. Depuis sa victoire du dimanche 4 août, la Lyles-mania japonaise tourne de plus belle. Livedoor News assure ainsi que la photo montrant le «kamehameha» du sprinteur est devenue «un sujet brûlant sur les réseaux sociaux».
Au-delà de Lyles, les animes japonais ont inspiré d’autres athlètes olympiques réunis à Paris jusqu’au 11 août. Dimanche aussi, les fleurettistes français ont effectué un «kamehameha», en guise de célébration de leur médaille de bronze par équipes acquise contre les Etats-Unis. Preuve que la mémoire de l’œuvre d’Akira Toriyama est bien vivante, et avec elle un certain soft power japonais.